"Le saxophone est un animal à anche simple dont je connais mal les habitudes", "Ça ne te paraît pas indécent, une femme amoureuse d’un saxophone, dont les lèvres sucent le bec en bois de ce ridicule instrument ? Ça doit être sûrement une vieille taupe qui s’habille comme un parapluie" Debussy
Sur le papier malgré toutes les qualités et le cv d’Alexandre Doisy (il est le lauréat du premier grand prix Adolphe Sax du deuxième concours international de Dinant, du concours international Jean-Marie Londeix de Bangkok, de la Yamaha Music Foundation of Europe, prix du public du cinquantième concours international de l’ARD de Munich...), ce disque n’avait rien de bien excitant. La faute au choix d’un répertoire aussi convenu qu’excessivement rabâché (Scaramouche de Darius Milhaud, la Rhapsodie de Debussy, Impressions d’Automne d’André Caplet, légende de Georges Sporck...).
Qu’est-ce que ce disque pouvait raconter de plus que ce qui avait déjà était dit et de si belle manière par Claude Delangle, Daniel Gauthier ou Nobuya Sugawa notamment ? Et puis au fur et à mesure des écoutes, comment ne pas replonger avec délice dans ces œuvres ? Comment ne pas succomber à la technique virtuose, à la rondeur, à cette homogénéité, à ce velouté dans le son d’Alexandre Doisy ?
On ressent cet immense plaisir que le musicien avoue avoir pris lors de cet enregistrement, un plaisir hautement communicatif ! Alors laissons-nous emporter par l’éblouissant Scaramouche de Darius Milhaud, par la narrative Rhapsodie de Debussy, les mélancoliques Impressions d’Automne d’André Caplet, par le Choral varié de Vincent D’Indy plein de contrastes et d’une grande diversité de styles, par le lyrisme de la Méditation de Thaïs de Jules Massenet...
Ce que l’on pensait recommander aux non connaisseurs du répertoire du saxophone et de son école Française s’adresse en fait à tous les amoureux de cet instrument et de la musique en général. |