Spectacle musical conçu par Marion Dhombres et Roch Havet, mis en scène par Kamel Bénac, interprété par Anne Girouard, Emilie Rose Bry, Aline Quentin, Marie Saadi (en alternance Marion Dhombres, Karine Audebert et Sophie-Nouchka Wemel) et Roch Havet.
Avis à au public aux : Les DeevaZ sont de retour ! Après un premier opus 17228 qui a séduit les amateurs de parodies et pastiches lyriques, cet ébouriffant quatuor de sopranos allumées rempile pour dispenser leur fantaisie musicale justement qualifiée de "comédie lyrique déjantée".
Leurs auteurs, la chanteuse Marion Dhombres et le compositeur et pianiste Roch Havet, osent une hybridation hardie entre Opéra et Burlesque pour narrer les rivalités de chanteuses lyriques, amies lors de leur formation au conservatoire qui sont devenues de farouches rivales rivales du genre "à la vie, à la mort".
Et ce, alors même que par la voix et le physique, ces irrévérencieux mais joyeux pastiches de cantatrices célébrissimes - la poupée mozartienne Elizabeth Schwarzkopf Hair-colorature (Emilie Rose Bry délicieuse), la walkyrie wagnérienne Maria Kallas-Nikov (Anne Derouard magistrale), la lyrico-comique Montserrat Tatouille (Marie Saadi pétulante) et l'héroïne mélodramatique Malika Stafiore (Aline Quentin épatante) - ne sont pas en compétition en terme d'emploi.
Qu'importe, sous l'arbitrage d'une mouche du coche nommée François-René Déroule Ducable (Roch Havet loufoque pince-sans-rire), ce dernier signant les formidables arrangements et sévissant en live au piano, tout en étant investi du rôle de pianiste accompagnateur ainsi que de tous les rôles masculins, du maître de cérémonie au répétiteur en passant par le directeur de casting, elles se livrent, par airs fameux interposés à des crêpages vocaux de chignons, d'autant plus jubilatoires avec les échafaudages capillaires de Michael Rolland et les hilarants costumes de Laurence Jeannerod.
De plus, le spectacle est judicieusement instillé de perles hilarantes, telles le détournement d'une icône de la chanson grivoise "Les nuits d'une demoiselle", l'incursion dans l'opérette avec la chanson des haricots de "La Route fleurie" et celui du new wave avec le clone de Klaus Nomi chantant sa "Cold Song".
Inscrit dans un registre qui a le vent en poupe, celui des groupes vocaux féminins comme Les Divalala, les Sea Girls, les Swinging Poules et Do Ré Mi Fashion, il est doté d'un fort potentiel qui ne pâtirait pas d'une trame textuelle plus étoffée et de la collaboration d'un metteur en scène aguerri au théâtre musical, notamment, et en outre, parce que dispensé par de vraies chanteuses lyriques et comédiennes dotées, chacune à sa manière, d'une belle nature comique et partageant le même sens de l'autodérision. |