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Barbara Albert  avril 2018

Réalisé par Barbara Albert. Allemagne/Autriche. Drame. 1h37 (Sortie le avril 2018). Avec Maria-Victoria Dragus, Devid Striesow, Lukas Miko, Katja Kolm, Maresi Riegner, Johanna Orsini-Rosenberg, Stefanie Reinsperger et Susanne Wuest.

Il y a biopic et biopic. Quand il s'agit pour la énième d'évoquer Marie Curie ou Van Gogh, en tirant le personnage vers l'hagiographie, on peut être naturellement irrité et ne pas comprendre l'intérêt du projet.

Avec "Mademoiselle Paradis" de Barbara Albert, on est face à un sujet mal connu, même s'il y a déjà eu, en 2013, un court-métrage de Marie-Laure Cazin sur le même sujet avec le même titre.

Le personnage de Maria Theresa Paradis (1759-1824), aveugle depuis l'âge de trois ans, pianiste et compositrice précoce est tombée dans l'oubli, alors qu'elle a joui d'un grand succès international et qu'elle a été l'une des premières femmes à écrire des opéras.

Pareillement, si Franz Mesmer (1734-1815) est resté dans les mémoires, c'est plutôt pour la dimension ésotérique de ses recherches sur l'hypnose et surtout parce qu'Alexandre Dumas l'a transformé en Joseph Balsamo.

Dans "Mademoiselle Paradis" de Barbara Albert, on va ainsi découvrir l'un et l'autre, liés par le destin et les intrigues de leurs entourages. En acceptant de soigner avec ses nouvelles méthodes fondées sur de "mystérieux fluides" la cécité de la musicienne, Mesmer, alors coqueluche de la cour de Vienne, compte asseoir son prestige naissant, faire taire les sceptiques et combattre les cabales des thérapeutes classiques qui le traitent de charlatan.

Pour Maria Theresa, c'est l'envie de connaître ce qu'il y a derrière cet univers de sensations qu'elle ressent par sa musique.

La jeune Maria Dragus fait vraiment corps avec le personnage de Mademoiselle Paradis. Quand elle retrouve la vue - ou que Mesmer lui fait croire selon ses détracteurs - elle réussit à communiquer son nouvel enchantement du monde, ce bonheur incroyable qui rejaillit en elle... et qui va déstabiliser son jeu de virtuose...

Dès lors, les parents Paradis qui, à leur décharge, ont tout fait pour qu'elle retrouve la vue, même l'entraîner dans d'horribles traitements où elle souffre le martyr, vont craindre de perdre la pension impériale et contribuer à la perte de Mesmer.

Formidablement interprété et filmé magnifiquement dans le château dans lequel résidait Mesmer, "Mademoiselle Paradis" de Barbara Albert dépasse les limites du genre biographique.

C'est un hymne à la création, à la difficulté du créateur à appréhender le monde, à convaincre son entourage qu'il doit aller plus loin que le succès. La rencontre du médecin réformateur et de la musicienne prodige, de celui qui transgresse les règles de la médecine "traditionnelle" et de celle qui se refuse à être une infirme et une attraction de salon parce qu'elle est une réelle artiste, donne au film une toute autre dimension. On sent l'influence des Lumières et leur ferment sur cette Autriche des Habsbourg.

"Mademoiselle Paradis" de Barbara Albert dresse un portrait très concret de cette époque aristocratique qui semble très futile mais qui applaudit, du moins un temps, ce qui va contribuer à la détruire. Ce n'est pas un hasard si Mesmer, chassé de Vienne se retrouvera à Paris à la veille de la Révolution.

 

Philippe Person         
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