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Théâtre Gérard Philippe  (Saint-Denis)  avril 2018

Spectacle conçu et mis en scène par Guillaume Barbot, avec Séverine Astel, Guillaume Barbot, Zoon Besse, Pierre-Marie Braye-Weppe, Céline Champinot et Elise Marie.

Ça commence comme ce qui semblait annoncer une vision assez convenue du rock'n'roll en tant que mythologie moderne de substitution à la vraie, celle des Grecs et des Romains, des Dieux et des Déesses, et surtout des demi-dieux qui viennent se mesurer à eux.

Alors, on emprunte le chemin classique, logique et habituel des "ex-fans des sixties", des membres du "Club des 27", ceux qui n'ont jamais fêter leur vingt-huitième anniversaire.

Guillaume Barbot, maître d'oeuvre de ce projet et son exécuteur, et sa petite troupe déploient une énergie bien dans le ton du rock originel pour réveiller d'entre les morts Kurt Cobain, Janis Joplin, Jim Morrison, Jimi Hendrix et Brian Jones. Prétextant un tirage au sort, c'est surtout sur les trois premiers artistes morts que l'action du "Club 27" va porter. Guillaume Barbot sera ainsi un Jimi Hendrix limité à sa perruque et à sa dégaine.

Sur un plateau où se mêlent des objets hétéroclites, comme une baignoire et un tas de vêtements, et des instruments de musique, chacun, tour à tour, mettra en avant le personnage qu'il est censé incarner.

Evidemment, c'est un défi impossible pour Elise Marie de chanter "Summertime" avec le feulement primal de Janis Joplin. Mais, à l'instar de Séverine Astel, époustouflante en Kurt Cobain sans culotte et le sexe teint en rouge, elle prend un vrai plaisir à composer cette inimitable boule de vie, que l'on verra ensuite dans une vidéo,qui, à elle seule, vaut le déplacement.

Pour Zoon Besse, l'appropriation de Brian Jones est plus distanciée. Celui que l'on a vu en punk transfiguré en amoureux de la chanson française dans "L'Histoire vraie d'un punk converti à Trenet" continue de raconter sa propre vie, synthèse éthylico- franchouillarde à la Audiard avec beaux accords acides de guitare sèche.

Ainsi, au fur et à mesure, que le sujet de Guillaume Barbot prend corps, on s'éloigne de ce qui paraissait au départ un "Club des 27 pour les nuls" pour quelque chose de plus réflexif sur ce qu'est l'effet rock, comment il évolue avec sa commercialisation, avec le passage des générations, en conflit ou pas.

Le faux anniversaire-happening de Céline Champinot qui interprète Jim Morrison est l'occasion d'une tirade générationnelle qui fonctionne bien mieux que celle proposée par Wajdi Mouawad dans "Notre innocence" et qui, cerise magnifique sur le gâteau, est suivie d'une version remarquable de "Riders on the Storm".

Le chef d'oeuvre des Doors est mené de main de maître au violon électrisé par le sixième protagoniste de ce club amicalement désespéré, Pierre-Marie Braye-Weppe, qui joue Robert Johnson, entité fusionnant tous les autres fantômes qui auraient pu recevoir la carte attribuée à ceux qui ont signé de leurs veines un pacte avec le manager des Enfers et qui, dès lors, lui fournissent le boucan qu'il aime.

Histoire d'amour, ou plutôt de sexe, histoire de sons, ou plutôt de cris, "Club 27" est un moment de vrai partage fabriqué par un groupe d'acteurs qui sait aller jusqu'au mauvais goût amer du rock sans jamais atteindre le niveau vulgaire du bruit dominant.

Guillaume Barbot, dandy débonnaire et jamais hautain, a réussi son pari : l'indéfinissable énergie rock imprègne pendant 90 minutes son théâtre erratique et désordonné. Furieusement libre, si l'on préfère.

 

Philippe Person         
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