One-man-show écrit et interprété par Frédérick Sigrist dans une mise en scène de Frédéric Sigrist et Sandra Everro.
Comédien, humoriste et billettiste à France Inter, Frédérick Sigrist a la plume déliée et la langue bien pendue pour épingler les moeurs contemporaines avec l'humour affûté des chansonniers qui le distingue du gros de la troupe des one-showmen.
Avec son nouveau spectacle "Tout le monde croît que je suis un mec bien", le voici qui pose sa grande carcasse sur le divan d'un psychanalyste virtuel sur écran, celui représenté par le dessinateur de presse Bauer dont plusieurs vignettes scandent le spectacle, pour confier ses convictions et ses contradictions de mari, de père et de citoyen car indique-t-il non sans malice que "ça me fait du bien de vous parler".
La quarantaine venue, le syndrome du rétroviseur se manifeste chez lui par un échange entre quatre yeux, les siens et ceux de son ego, placé sous le signe de l'autodérision pour tenter une remise à niveau qui ne va pas sans quelque difficulté telle pour la pratique du sport pour avoir un esprit sain dans un corps sain.
Mais, très vite, il s'emballe et livre ses coups de cœur, pour les membres de sa douce famille, même s'il les regarde avec la même lucidité amusée, et, surtout, ses coups de gueule sur les sujets sociétaux qui fâchent, ou pour le moins divisent, au rang desquels, et entre autres, le harcèlement sexuel, la discrimination sexiste, la biodiversité, la grève des cheminots et la posture "bobo".
Et puis, comme le naturel chassé revient au galop, Frédérick Sigrist, excellent chroniqueur à chaud de l'actualité politique, livre une épatante mini-revue de presse et, avec en tête de gondole Donald et Ken/Emmanuel, le mari de Barbie ménopausée, une croquignolette galerie de portraits des politiciens français à peine caricaturaux la plupart étant déjà leur propre caricature.
Les atouts de son one-man tiennent à la justesse de ses observations passées au tamis du bon sens et de la pertinence, et de l'impertinence, à la charge satirique de bon aloi, et néanmoins percutante et au fait que, mis en scène en collaboration avec Sandra Everro, il est dispensé, dans une façon pêle-mêle de stand-up, soliloques, saynètes et imitations avec des sketchs d'anthologie comme celui de la crèche parentale ou du panda déprimé.
Frédérick Sigrist n'hésite pas à livrer sa recette sinon du bonheur du moins de l'épanouissement personnel : ne jamais mettre la barre trop haut. |