Une préface de Will Self, auteur génial et atypique que j’aime particulièrement et une pochette qui n’est pas sans rappelé mon ancienne addiction à la cigarette, tout semblait réuni pour que je me lance dans la lecture de ce petit livre écrit par Gregor Hens, publié aux éditions Autrement.

Alors évidemment, il ne faut pas s’y méprendre en regardant la couverture, ce récit n’est pas un guide pour arrêter de fumer. Si c’est ce que vous cherchez, il existe bien d’autres livres soit disant thérapeutiques qui vous promettront d’arriver à ne plus fumer ! Ou sinon vous faites comme moi, vous prenez votre courage à deux mains et, un matin, vous écrasez votre cigarette en vous disant que c’est la dernière. Et oui, j’avoue, je suis un peu fier d’avoir fait cela, il y a deux ans et demi ! Mais revenons à nos moutons. Ou plutôt à ce petit livre Nicotine !

Nicotine est un récit minutieux, teinté d’un génial humour noir, des mécanismes de l’addiction et des rapports ambigus que l’on peut avoir entretenir avec la cigarette. L’auteur nous relate donc les origines de sa longue relation à la nicotine et nous détaille aussi ses nombreuses tentatives pour s’en débarrasser. Il interroge son et notre rapport intime à la cigarette qui, pour lui, a plusieurs fonctions. Elle peut être remontant ou tranquillisant, accessoire ou fétiche, instrument de communication ou objet de méditation.

Désormais non fumeur, comme moi, il explore le mécanisme de l’obsession et le plaisir destructeur de sa longue relation à la nicotine. Il nous raconte son premier contact avec la nicotine, dans les fumées du tabagisme passif de son père fumeur, ses premières bouffées personnelles mais aussi pourquoi il a arrêté et comment il le vit.

Dans son récit corrosif, émaillé de références littéraires, l’auteur traite donc de son addiction avec humour et tendresse, faisant de son livre un récit plaisant et drôle, sans véritable prétention. Des cent mille cigarettes qu’il a fumées au cours de sa vie, l’auteur se souvient de nombreuses avec lesquelles il a eu une relation quasi fusionnelle.

Au final, Nicotine, c’est un peu le récit de sa vie, de sa jeunesse aussi.