Medicine
s'était déja fait remarqué dans le monde de la musique
"atmosphérique", influencé tant par les Cocteau
twins que par Throbbing Gristle et s'était particulièrement
illustré le temps d'une BO de film (The Crow en compagnie des JAMC
et autres Violent Femmes). Mais nous les avions un peu perdu de vue
à l'orée de cette reconnaissance naissante, notament dans le milieu
gothique (et oui décidément ils s'appropient tout ceux la..).
Bref revoici Medicine avec un nouvel album avec une direction artistique un
peu différente : The Mechanical Forces of Love
et un groupe enrichi au chant de Shannon Lee qui n'est rien
de moins que la fille du célèbre Bruce .
Ce disque est un mélange de noisy sous calmants, de pop que l'on pourrait
qualifié un peu rapidement de guimauve (mais cela est surtout du à
la voix) et bien sûr de pas mal d'électro. Mais attention, pas
de l'électro de boite de nuit de base. Ici les synthés sont triturés
pour en faire sortir des sons qui, a priorin ne semblent rien avoir à
faire dans une composition musicale sensée être agréable
à l'oreille de l'auditeur.
Medicine excelle dans les savants "copier/coller"et les habiles
jeux de superpositions et de répétitions sur lesquels la voix
langoureuse de Shannon Lee se greffe parfaitement bien sans pour autant être
fondue dans la masse sonore. Masse sonore qui pourrait passer pour le plus expérimental
des albums pop si la voix ne s'en détachait pas autant. Ce qui rend l'album,
il faut bien le dire, écoutable par à peu près tout un
chacun et pas seulement par les fans de Pierre Boulez ou de HNIA.
En effet, on pourrait comparer, si il fallait vraiment le faire, à His
name is alive, autre groupe culte et apôtre de ces mélodies
bruitistes et torturées. C'est particulièrement le cas sur "Best
Future" ou "IOI". Quant à "Wet
on Wet", il sonne plutôt comme un croisement entre le trip hop
et la world musique à la façon de Bel Canto.
"IM Yrs" est un peu l'intrus de ce disque (une sorte de pop
électro trop bien léchée aux forts accents madonesque,
voire minoguesque) et rompt un peu l'ambiance de l'ensemble mais ce n'est pas
désagréable et ce n'est que pour mieux rebondir sur "Astral
Gravy" et sa rythmique tubesque.
Au final un disque électro pop intelligent et bien foutu sinon très
original (vraiment très influencé à mon sens par HNIA,
le coté Jazzy en moins) qu'il est agréable de posséder
et surtout pour lequel il faut faire l'effort de ne pas s'arrêter à
la première écoute faute de passer à coté des petits
trésors contenus derrière une apparente couche de bruit sans suite.
De la pop intelligente c'est si rare... |