Le groupe newyorkais Elysian Fields continue, avec ce quatrième album, à creuser un sillon qui lui est propre, sans compromission avec les modes du moment.
Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, Elysian Fields, dont la chanteuse à la voix si particulière Jennifer Charles a récemment collaboré au disque Bird on a poire de Murat, distille une musique souvent calme, parfois tendue, toujours sensuelle et superbement jouée.
Parfois difficiles d'accès pour nombre d'auditeurs, la plupart des morceaux ne révèlent la totalité de leur magie qu'après plusieurs écoutes. Pas vraiment rock, pas vraiment jazz, pas vraiment classique, Eysian Fields est un groupe de très forte personnalité et qualité musicale. Ceux qui seront sensibles à leur univers seront très heureux de cette découverte, écouterons leurs disques de la même façon qu'on lit un livre, et en retireront la même qualité de plaisir.
Pour les autres, pas vraiment de surprise par rapport aux albums précédents, et c'est certainement le seul reproche que je puisse faire à ce disque. Plus compliqué que Dreams that breathe…, Bun raps and ove Taps renferme quelques perles.
Dans un style très rock, l'inquiétant "Set the grass on Fire" rappelle la tension de "Lady in the lake". Le magnifique "When" confirme l'inclination du groupe et son talent pour les ballades oniriques. "Duel with Cudgels" a une construction qui se rapproche plus de la musique classque que du rock ou du jazz, mais sans les lourdeurs qu'on aurait pu craindre. Plus "jazzy" les autres morceaux, tous de haut niveau, développent l'univers des Elysian Fields, entre onirisme, sensualité , désir et apaisement.
Un groupe à part, qui vise l'intemporalité.
"Leave the humans far behind us, humans never learned to fly".
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