Il y a beaucoup de choses que l’on peut reprocher au rock actuel : de sonner trop souvent de la même manière, son manque d’imagination, son absence de réelles prises de risques et de perspectives, son manque de volonté de se projeter dans l’avenir en préférant ressasser le passé.

Mais il y a beaucoup de choses aussi qui le pardonne : son honnêteté, sa spontanéité, son énergie, son efficacité, sa façon d’être capable parfois de s’approprier et non de recycler des influences.

Le disque d’En attendant Ana, c’est un peu tout cela à la fois. En étant de mauvaise foi, on peut simplement le balayer de la main ou crier au génie. En étant un peu plus juste, on peut penser que Lost and Found est un peu entre les deux, pas le disque de l’année mais assez intéressant pour s’y attacher. Le groupe parisien n’invente rien, réoriente un rock dans un axe Velvet Underground / Raincoats / The Breeders / The Pains of Being Pure At Heart / Black Tambourine / The Pastels mais le fait avec une efficience, une fougue, un souffle qui lui redonne un bon coup de fouet et de fraîcheur réjouissante.

Son rugueux, urgence, attention mélodique, une belle poignée de bons titres ("Night", "Tinkle Twinkle", "The Violence Inside", "This Could Be"), écriture soignée tout y est. Mais surtout tout y est bien !