"Les secrets remontent toujours à la surface", telle pourrait être la phrase qui qualifie parfaitement l’enquête que va devoir mener une nouvelle inspectrice, Kim Stone, sous la plume d’une romancière anglaise, Angela Marsons, auteure du livre Le pensionnat des innocentes, son premier roman à paraître en France, édité chez Belfond.
Le pensionnat des innocentes s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires outre-Manche. Il est le premier volet des enquêtes de cet inspectrice. On devrait donc rapidement retrouver Angela Marsons pour un nouvel ouvrage.
Angela Marsons a fait le choix de placer le lieu de son histoire au cœur du Black Country anglais, là où elle vit. L’histoire commence par un prologue d’une page, en 2004 quand cinq individus, en pleine nuit scellent un pacte au-dessus d’une tombe qu’ils viennent de creuser. Dix ans plus tard, une femme, ancienne directrice d’école à Crestwood, est retrouvée noyée dans sa baignoire. Peu de temps avant sa mort, elle s’était penchée sur des fouilles archéologiques à Crestwood, un foyer d’accueil pour jeunes filles détruit dans un incendie. Peu de temps après, un autre ex employé du foyer est retrouvé assassiné.
Kim Stone, inspectrice, prend les choses en mains. Elle décide de faire accélérer les fouilles, ne croyant pas à une coïncidence entre les deux morts suspectes. Très vite, les fouilles vont entraîner la découverte de plusieurs squelettes, des restes d’adolescentes oubliées de tous dans ce pensionnat. Kim Stone qui, dans sa jeunesse, a aussi connu l’assistance publique, va chercher à rendre justice à ces innocentes oubliées.
En plus de l’intrigue qui tourne autour de ces jeunes filles disparues puis retrouvées mortes, Angela Marsons prend soin de donner une dimension émotionnelle à son ouvrage au travers de la description de ces pensionnats parfois assez inhumains dans lesquels régnaient la maltraitance et les abus. Cela fait donc aussi un livre d’une grande noirceur.
Et en même temps, l’enquête et l’intrigue ne manquent pas de rythme. On découvre des éléments de l’enquête en même temps que l’on découvre l’enquêtrice et son passé tourmenté. Le livre me fait penser à de nombreux bons polars nordiques, classiques et efficaces, bien menés avec une fin réaliste et assez inattendue.
Le pensionnat des innocentes fut donc une lecture sympathique, un livre qui se lit facilement et rapidement et qui permet de mettre en place une enquêtrice que l’auteure a déjà prévu de remettre en scène dans de prochains ouvrages.
Un polar de plus dans la bibliothèque donc et une auteure de plus qu’il faudra suivre de près. |