Après trente années au service de la musique des autres, et la liste est très longue : Lionel et Stéphane Belmondo, Bojan Z, Pierrick Pedron, Richard Galliano, Didier Lockwood, André Ceccarelli, Michel Legrand, Eric Lelann, Sylvain Luc, Aldo Romano, Eric Reed, David Schnitter, Al Foster, David Berkman, Jerome Sabbagh, Christian Escoude etc. le contrebassiste Thomas Bramerie sort son premier album en solo.

Un premier disque en solo quand on a enregistré plus d’une centaine d’albums en tant que sideman, quand on est l’un des meilleurs contrebassistes hexagonaux de jazz, forcément cela crée quelques attentes et appréhensions. Des appréhensions vite effacées.

Parce que ce disque est rempli jusqu’à ras bord de tout ce que nous aimons chez le contrebassiste, et qu’il a surement voulu y mettre : ce son tout en rondeur et en velours, cette façon tout en finesse et en distinction de faire groover, cette recherche des timbres, des couleurs. Et puis il y a cette poésie que l’on retrouve dans les textes pleins de sensibilité qui accompagnent ce disque. Mais ce Side Stories marque aussi un tournant dans la carrière de Thomas Bramerie. Une façon de lier les générations, et les amitiés, entre un trio composé avec de jeunes musiciens : Carl-Henri Morisset (piano) et Elie-Martin Charrière (batterie) et des invités plus reconnus : Jacky Terrasson (piano), Eric Legnini (Fender Rhodes) et Stéphane Belmondo (trompette et bugle) et ainsi faire œuvre de transmission.

Thomas Bramerie est impérial alternant rythmique et ligne mélodique, Carl-Henri Morisset fait preuve d’une souplesse, d’une acuité harmonique et rythmique et Elie-Martin Charrière comme tapis dans l’ombre joue avec parcimonie mais avec un véritable sens de l’à-propos. Un premier disque mais un coup de maitre, mais comment en aurait-il pu être autrement...