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Nicolo Ferrari  juillet 2018

Réalisé par Nicolo Ferrari. Italie/France. Drame. 1h40 (1ère sortie 1961 - Sortie version restaurée le 18 juillet 2018). Avec Giorgia Moll, Nino Castelnuovo, Tomas Milian, Riccardo Garrone, Giancarlo Sbragia et Antonio Centa.

Dès le pré-générique, "Laura nue" de Nicolo Ferrari se revendique en film moderne. Laura est au lit, alors que résonne off un bruit de klaxon...

Si Nicolo Ferrari filmait Giorgia Moll un "peu plus bas" et sans couverture, on aurait le pré-générique du "Mépris de Jean-Luc Godard, le seul film que les cinéphiles associe justement à l'actrice transalpine, qui y joue la petite brune qui traduit les propos de Frederic Prokosch, alias Jack Palance...

En la surprenant en Laura le dos dénudé dans son lit quelques années plus tôt, filmé sensuellement par Nicolo Ferrari, le cinéphile découvre ainsi qu'elle a été autre chose qu'un nom ayant une postérité pour sa participation à l'un des chefs d'oeuvre du septième art.

Dans "Laura Nue", qu'elle porte entièrement sur ses épaules, elle se révèle une jeune actrice accomplie, modèle de la jeune bourgeoise du début des années soixante, à la fois promise à la reproduction de son immuable condition sociale et prise dans le tourbillon des mœurs en train de se libérer de la chape d'hypocrisie chrétienne.

Aux portes du mariage, observant ses parents dont le couple n'est uni que formellement et retrouvant un jeune homme qui l'attirait quelques années plus tôt, elle ressemble à une héroïne de Michelangelo Antonioni à tel point que si l'on ne savait pas que le film était réalisé par un illustre inconnu, on pourrait l'attribuer à celui qui à la même époque réalise "L'Avventura" ou "La Notte".

En voyant "Laura Nue" de Nicolo Ferrari, on a vite conscience qu'on est devant un chaînon manquant du cinéma italien, chaînon qui relativise un grand maître et fait de ses films des produits d'époque. Une fois encore, une "reprise" jamais vue devrait venir troubler les certitudes de ceux qui pratiquent l'abusive "politique des auteurs" chers aux dilettantes de la "Nouvelle Vague".

Certes, ils affirmeront que l'omniprésente musique de "Laura Nue", composée par Armando Travajoli, le plus fécond musicien de la comédie italienne et le compositeur attitré d'Ettore Scola, range le film parmi les produits classiques et que son réalisateur n'est pas un styliste à l'inverse d'Antonioni.

Evidemment, ils auront raison de cette réponse tautologique : c'est bien parce qu'il se distingue par ses qualités formelles qu'Antonioni reste aujourd'hui l'un des réalisateurs les plus célèbres de l'histoire du cinéma.

Mais "Laura nue" permet de relativiser ses thématiques et, même, en poussant plus loin, fait preuve d'une modestie narrative, d'un néo-classicisme sans défaut, qui lui donne une efficacité souvent supérieure aux films prototypes du "Maestro" auteur de "L'Éclipse"

Que l'on considère l'oeuvre de Nicolo Ferrari comme un jalon important du cinéma italien ou que l'on s'y refuse, il n'en reste pas moins qu'elle est cinématographiquement d'un classicisme impeccable et que l'on suit cette chronique identifiant une femme avec beaucoup d'intérêt.

On pourrait presque écrire, sans trop se forcer, que sa découverte pas loin de soixante ans après sa sortie constitue un des événements de l'année 2018.

 

Philippe Person         
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