Monologue dramatique de Marcel Creton interprété par Luc Brumagne dans une mise en scène de Claire Vienne. Sa torche se braque sur un vieux violoncelle accroché au mur, A tâtons, il le décroche, l’installe et commence à jouer. Puis la lumière se fait sur un étrange bric à brac d’objets hétéroclites.
Accrochés à des fils, pendent des choses saugrenues et pourtant indispensables au rituel que s’est inventé le vieil homme. Jouant le simulacre d’une journée ordinaire, Monsieur fait sa toilette, prend son petit-déjeuner et se rend au travail. Tout ça dans quelques mètres carrés.
Soudain le merveilleux investit le quotidien de Monsieur, il fait sortir de leurs boîtes des dizaines d’oiseaux, ses amis, qu’il fait revivre et installe sur ses épaules. L’esprit de Prévert n’est pas loin. Et en un ultime baroud d’honneur, il prend les allures de Dalida et joue son rêve de toujours de music-hall.
Dans les souvenirs d’une famille perdue, il fête un étrange anniversaire pour faire de sa vie ternie et usée une fête en couleurs et faire éclore tout le monde qu’il porte en lui. Sans un mot, la journée de Monsieur déchire le cœur par la grâce d’un acteur aussi sobre qu’attachant, Luc Brumagne.
"Monsieur" est au départ la vraie création de Marcel Creton, sans-abri belge qui découvre le théâtre et décide de raconter sa vie. Accompagné par Claire Vienne qui le mettra en scène, Marcel Creton jouera le spectacle jusqu’à sa disparition, autant dans des théâtres que dans des refuges, centres d’accueil, écoles ou prisons.
Il est maintenant remplacé par Luc Brumagne qui poursuit avec une fidélité exemplaire l’aventure de ce témoignage bouleversant, plus éloquent que n’importe quel texte.
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