Spectacle du tg STAN et de Roovers conçu et interprété par avec Ruth Becquart, Robby Cleiren, Jolente De Keersmaeker et Frank Vercruyssen. Aimer, tromper, être trompé, aimer encore, oui l'amour existe mais il y a un prix à payer dont atteste le pandémonium conjugal. Dans "Infidèles", les premières répliques sont explicites : sur la scène, plateau de répétition et lieu de représentation, un metteur en scène demande à une actrice de parler de son personnage, celui d'une femme infidèle, elle-même actrice, qui tombe amoureuse du meilleur ami de son mari.
Cette situation méta-théâtrale ouvre sans ambiguïté la partition comme une phase d'exposition et une entrée de plain-pied au coeur du sujet d'un opus sur les thèmes classiques du couple, du triangle amoureux et de l'infidélité conjugale dans une déclinaison particulière, celle du milieu d'artistique.
Très vite, le récit monologal se mue en rétrospection illustrée pour reconstituer une "love affair" qui pourrait n'être qu'un vaudeville "Ciel mon mari !" à la Feydeau, un boulevard sans conséquence ou une comédie psychologisante avec petits arrangements entre bobos à la Eric Assous.
Car dans ce milieu qui se pense - et se présente souvent - libertaire, avec la découverte par l'époux de ce qui n'aurait pu rester qu'une simple liaison consomptible, tout vire au drame dès lors que les deux hommes, le mari, chef d'orchestre amateur d'aventures passagères, et l'amant metteur en scène et "homme à femmes" partagent un même trait de caractère, a jalousie qui va s'exercer non à l'encontre du rival mais de la femme "dite" aimée pour l'avilir.
Cette autopsie des amours défuntes qui se déroule selon le vrai-faux mode du "work in progress", bien évidemment il ne relève pas de l'improvisation, avec une épatante confusion des genres ponctuée de traits humour et d'instillations comiques telle la scène du "Songe" de Strindberg en version "anti-théâtre", se joue aussi du spectateur totalement conquis en brouillant les frontières entre la réalité, le réel, la fiction, l'autofiction et l'illusion théâtrale.
Constitué d'un agrégat de jeux de rôles à partir d'un travail d'appropriation du matériau bergmanien constitué par le scénario éponyme de Ingmar Bergman, le film qu'il a inspiré à son ex-compagne Liv Ullmann et l'autobiographie du réalisateur suédois, le spectacle compose "un hommage sans aucun artifice, une déclaration d’amour, un geste de respect et d'admiration refusant l'idolâtrie" au réalisateur suédois.
Elaboré et interprété par l'éblouissant quartet composé de deux membres de la Compagnie tg Stan (Ruth Becquart, au jeu subtil sur l'interprétation, d'identification et d'incarnation du personnage, et Robby Cleiren) et de deux du Collectif de Roovers (Jolente De Keersmaeker, poignante en fillette-otage du divorce, et Frank Vercruyssen), l'opus est constitué d'un agrégat de jeux de rôles à partir d'un travail d'appropriation du matériau bergmanien constitué par l'autobiographie de Ingmar bergman, son scénario éponyme et le film qu'il a inspiré à son ex-compagne Liv Ullmann.
Conçu comme "un hommage sans aucun artifice, une déclaration d’amour, un geste de respect et d'admiration refusant l'idolâtrie" au réalisateur suédois, le spectacle remplit sa mission et le quatuor anversois porte haut le théâtre belge. |