Donna Leon est de retour, ce n’est plus une surprise, fidèle au poste pour les rentrées littéraires, fidèle aussi à la ville où elle vit depuis maintenant trente ans qui sert de toile de fond à toutes les intrigues de ses ouvrages. Les enquêtes de son commissaire Brunetti ont déjà conquis des millions de lecteurs dans le monde et ont toutes été publiées en France aux éditions Calmann-Lévy.
Son dernier ouvrage, Les Disparus de la lagune, est présenté par le New-York Times comme l’un des meilleurs opus. Etant loin d’avoir lu tous les livres de Donna Leon, il me sera compliqué de le situer ou de le comparer aux autres. Il reste néanmoins un bon polar, efficace et plaisant, l’occasion de passer quelques heures de lecture bien sympathiques autour des canaux vénitiens.
On retrouve donc l’inspecteur Brunetti, surmené par des dossiers compliqués, s’offrant une retraite solitaire dans une magnifique villa de l’île de San’Erasmo, loin de son épouse et de son patron. Il a bien l’intention d’y passer ses journées à ramer sur la lagune vénitienne tout en profitant des nombreux plats locaux.
Ses journées tranquilles et culinaires vont se retrouver contrariées par la disparition soudaine après un violent orage du gardien de la villa dans laquelle il vit, un certain Davide Casati. Personne ne sait où il se trouve, pas même la femme qu’il rencontrait le soir en secret.
Brunetti va prendre aussitôt l’affaire en main, ignorant que son enquête va le mener à rouvrir d’anciennes blessures et à révéler des secrets scandaleux dissimulés depuis des années dans les brumes de la lagune vénitienne.
Pour sa 26ème enquête, Donna Leon a fait le choix de séparer son enquêteur de sa femme, la célèbre Paola, beaucoup moins présente que dans les livres précédents. Brunetti va devoir se débrouiller seul dans son enquête pour élucider la disparition du vieux Davide Casati.
En même temps, Donna Leon a souhaité donner une vraie dimension écologique à son polar, dimension que chaque visiteur de Venise comprendra tant cette ville souffre d’une mauvaise gestion écologique mondiale. La première partie du livre nous offre de superbes pages sur cette ville de Venise que l’auteur se plaît à nous décrire autour de l’originalité de cette fabuleuse lagune. Les premiers pas de la retraite de Brunetti, avant que la disparition n’intervienne, sont l’occasion pour le lecteur de se délecter de l’écriture de l’auteur qui connaît particulièrement l’univers vénitien qu’elle décrit.
Avec son dernier ouvrage, Donna Leon continue donc de nous promener dans sa ville au gré des enquêtes de son toujours très sympathique inspecteur. La force de cette auteure est de ne jamais parvenir à nous ennuyer avec ses intrigues. Elle parvient toujours à nous embarquer dans son style simple mais terriblement efficace.
On ne sort jamais déçu d’un livre de Donna Leon et Les Disparus de la lagune ne déroge pas à cette règle. |