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puce Giacometti - Entre Tradition et Avant-garde
Musée Maillol  (Paris)  Du Du 14 septembre 2018 au 20 janvier 2019

Co-organisée par le Musée Maillol et la Fondation Giacometti, ouverte à Paris en juin 2018, l'exposition "Giacometti - Entre Tradition et Avant-garde" ressort à la rétrospective monographique de l"oeuvre du sculpteur suisse Alberto Giacometti, considéré comme le sculpteur charnière entre le classicisme et l'abstraction néo-plastique, enrichie d'une mise en résonance avec la statuaire de son temps.

Les commissaires Catherine Grenier, conservatrice du patrimoine et historienne de l’art, et Thierry Pautot attaché de conservation et historien de l’art, respectivement directrice et responsable de la Recherche à la fondation précitée, ont opéré une sélection resserrée, pointue et raisonnée en cinquante sculptures dans un parcours chrono-thématique instillé des oeuvres des maîtres dont il procède et de ses homologues contemporains.

La (dé)monstration résultant de la relecture de l'oeuvre de Giacometti étayée de nombreux documents d'archives et illustrée de monumentaux portraits photographiques, se développe dans une superbe scénographie claire et épurée de Eric Morin, qui tire judicieusement partie de l'architecture du lieu et des différentes supports monstratoires, soutenue par un excellent travail de lumière de Vyara Stefanova.

Giacometti, de l'Antique à l'Homme qui marche

En 1922, en pleine vogue dite "grecque" et de découverte du vocabulaire plastique des arts primitifs, le jeune Giacometti arrive à Paris et se confronte à une armée d'aînés tutélaires. Ceux de la "modernité classique", les trois "A", Auguste Rodin mort en 1917, l'incontournable précurseur de la sculpture moderne, Aristide Maillol, le chantre du "retour au style", et Antoine Bourdelle, le Titan pédagogue, dont il suivra l'enseignement à l'Académie de la Grande Chaumière.

Et ceux des avant-gardes "tentatrices", avec Ossip Zadkine et Constantin Brancusi, ce qui donne lieu aux figures plates et aux compositions cubistes des années 1927-29 ("Figure dite cubiste", "Le Couple", "Composition cubiste") en résonance avec celles de Zadkine ("Accordéoniste"), Joseph Csaky ("Jeune fille") et Jacques Lipchitz ("La baigneuse") puis l'imaginaire onirique surréaliste qui irrigue la production des années 1930 qui lui apportent la notoriéte.

L'oeuvre de Giacometti s'ordonne autour de la dualité buste-figure qui procède de l'enseignement de Bourdelle, alors même que Giacometti dira en 1962 "qu'il ne lui a pas apporté beaucoup", tout comme le travail sur le plein et le vide tel que rappelé dans l'exposition "Transmission-Transgression - Maîtres et élèves dans l'atelier" qui se tient concomitamment au Musée Bourdelle.

S'agissant du buste, Giacometti s'avère soucieux, et de manière constante, du renouvellement du portrait classique qui a guidé ses oeuvres de jeunesse.

Sa rupture avec le dogme surréaliste se traduit par un retour définitif à la figuration pour mener une nouvelle recherche sur la question fondamentale attachée à la représentation, celle de la proportion, et d'une certaine manière de la perspective dans un art en trois dimensions, ainsi que la celle du mouvement.

Avec un didactisme clair, l'exposition permet de suivre l'évolution des orientations formelles de Giacometti dans l'itinéraire de ruptures et d'expérimentations qui accompagnent une quête ambitieuse, et un des fondamentaux de l'art, la représentation de l'homme sous une forme universelle et intemporelle détachée tant de l'antique tutélaire que des mouvements artistiques figés dans un ancrage spatio-temporel.

Elle se traduit par l'élaboration de statuettes avec de petits sujets posés sur un socle disproportionné puis par leur agrandissement en deux déclinaisons sérielles, la figure isolée et le groupe de figures dont le point commun tient à la symbolique de l'Humanité.

Dans le contexte d'un retour à l'Antiquité prôné par le surréalisme auquel il a été attaché, Giacometti développe une figure anonyme, sans identité, réduite à une silhouette, celle d'un corps nu longiligne, démesurément étiré, comme survivant d'une combustion interne ou d'un cataclysme atomique qui a fait fondre les tissus mous dont les coulures évoquent la fonte d'une bougie.

Et d'aucuns en ont proposé une approche inattendue par analogie avec l'esthétique de la statuaire étrusque et plus particulièrement la statue en bronze L'Ombre du Soir" datant de trois siècles avant l'ère chrétienne qui a suscité en 2011 l'exposition "Giacometti et les Etrusques" à la Pinacothèque de Paris.

Traité de manière frontale en situation de mouvement suspendu, le groupe de figures, dont "La Clairière" et "Trois hommes qui marchent" mis en regard notamment du groupe dansant de Maillol ("Les Trois Nymphes de la Prairie") et du monolithe pétrifié de Rodin ("Les "Bourgeois de Calais" est représenté comme des paysages anthropomorphiques. Une armée d'hommes multiples et uniques.

S'agissant de la figure, elle est déclinée en variation sexuée. La figure féminine, inscrite dans la représentation du nu féminin et en opposition avec les canons de la vénusté, de à, semble immobile, mais d'une fausse immobilité que Jean Genet, dans son essai "l'Atelier d'Alberto Giacometti" analyse comme n'en finissant pas d'avancer et de reculer et, de surcroît, lumineuse par l'énergie qu'elle dégage.

Ainsi, avec en tête "La femme qui marche" de 1932 au pied timidement posé en avant, "Femme de Venise III", "Grande femme" et "Femme poseuse" dialoguent avec la "Vénus cariatide" de Ossip Zadkine et "La Feuille", au cousinage troublant, de Germaine Richier, elle aussi formée chez Bourdelle.

La figure masculine ne cesse de s'allonger jusqu'à la version ultime et emblématique de "L’Homme qui marche" réalisée en 1959 figurant sur l'affiche, préfiguré par le "Saint Jean-Baptiste" de Rodin datant de 1880, Giacometti s'attache également à la dialectique du plein et du vide dans sa quête infinie d'un réel insaisissable.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Maillol

Crédits photos : MM avec l'aimable autorisation du Musée Maillol


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