La soirée commence par une première partie anecdotique composée d'une demoiselle à la main cassée qui nous annonce que de ce fait elle ne pourra pas jouer de guitare.
Du coup, elle chantera a capella et d'une fort belle voix, une reprise de Nick Cave "Into my arms" ainsi qu'une chanson de son crû à propos du fait de faire des choses pour l'argent ce qu'elle ne semble pas aimer du tout… Joana Piterson et sa choriste ont sans doute un potentiel vocal intéressant mais ce micro show est un peu frustrant.
Comme souvent à la Maroquinerie, l'efficace équipe technique prépare la scène en en temps record et Richard Hawley et ses musiciens ne tardent pas à arriver sur scène devant un public certes relativement nombreux mais qui ne rempli pas la salle à son maximum.
En un sens c'est plutôt agréable et Richard Hawley est attendu de pied ferme.
"Bonsoir, je m'appelle Richard Hawley et je viens de Sheffield, angleterre".
C'est par ces quelques mots plein de modestie que Richard Hawley entame le show.
Ce jeune Morrissey à lunettes entame avec un "Baby you're my light" issue de son premier album solo Last night final puis enchaine sur "Cole's Corner" tiré du tout récent album du même nom.
Nom dont Richard prend le temps de nous expliquer la signification (en l'occurrence un endroit disparu de Shefield ou les amoureux avaient l'habitude d'aller s'embrasser). Guitare, basse et contrebasse, clavier et batterie accompange Hawley jouant également de la guitare.
Mais tout ce petit monde sait rester discret, ce soir c'est la voix qui est la pièce maîtresse dans cette salle que l'on dirait devenu un club cosy des années 60.
Passant d'une guitare à l'autre, le sourire aux lèvres Richard Hawley fait entrer le public dans son univers avec une facilité déconcertante faisant passer cette heure trente de concert à grande vitesse.
"The Ocean", "Just like rain", "Hotel Room" sont autant de titres de Cole's Corner entrecoupés de quelques incartades dans les titres plus anciens comme "The Motorcycle song" (titre qui lui est cher à propos de sa moto préférée, autre passion du monsieur avec la musique) figurant sur Lowedges, le deuxième album, ou "Something is !" datant de 2001.
Sur scène, Richard Hawley et son groupe donnent plus dans le pop rock que dans la ballade.
Pas de violons, quelques arrangements de bon goût au clavier et l'absence de chœurs, contrairement à la version album, donnent un côté plus brutes aux compositions qui s'envolent littéralement vers le rock des années 60 dans un impressionnant déferlement de guitares.
Surprenant au premier abord mais qui met d'autant plus en avant la puissance tranquille de la voix de Hawley qui se détache aisément.
Mais plus question de rock'n roll sur le morceau qui clôturera le concert, du moins avant le rappel, "Darling wait for me" joué quasiment acoustique dans un silence religieux laissant un peu tout le monde "sur le cul" (passez moi l'expression).
Court rappel ensuite, un peu surréaliste, le public ayant un peu de mal à redescendre de son nuage, lors duquel Richard Hawley nous demande si on apprécie le rockabilly avant d'en entamer un morceau endiablé.
Et puis comme le personnage semble avoir envie de parler de lui, il nous annonce que la prochaine chanson est un titre que chantait son grand père à sa grand-mère, qui elle-même l'a apprise à Richard et que ce soir il va la chanter pour nous, magnifique comptine présente sur Cole's Corner intitulée "Who's Gonna Shoe Your Pretty Little Feet?".
Souriant, Richard et sa bande nous annonce que la tournée se termine et que vraiment, ils sont heureux de cette date ce soir qui est une des meilleurs de leur tournée … OK tout le monde nous fait le coup mais cette fois ci on a envie d'y croire en espérant son retour rapide dans une salle près de chez nous.
1h30 de bonheur … c'est pas si souvent que ça arrive !
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