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puce L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent
Musée Yves Saint Laurent  (Paris)  Du 2 octobre 2018 au 27 janvier 2019

En 2007, la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent proposait avec l'exposition "Voyages Extraordinaires" de parcourir l'imaginaire du couturier avec des modèles qui, de l’Espagne à la Chine, révélait l'attrait pour l'exotisme de celui que Pierre Bergé qualifiait de "voyageur immobile".

Yves Saint Laurent partageait ce goût avec ses homologues qui, dès l'origine de la Haute Couture, ainsi à la fin du 19ème siècle avec les vogues de l'orientalisme et du japonisme, puisèrent dans les répertoires de formes et de motifs de tous pays et cultures.

Ouvert en octobre 2017 avec une présentation des fondamentaux artistiques du couturier, le Musée Yves Saint Laurent, sis au 5 avenue Marceau à Paris qui abritait le studio-bureau du couturier puis la fondation, présente sa première exposition temporaire thématique intitulée "L'Asie rêvée d’Yves Saint Laurent".

L'intérêt de cette exposition tient non seulement à la présentation d'un florilège d'une cinquantaine de modèles dédiés mais à leur mise en résonance avec des objets d'art asiatiques issus tant du fonds du Musée national des arts asiatiques-Guimet que de collections privées.

Elle a été conçue sous le commissariat de Aurélie Samuel, conservateur du patrimoine et directrice des collections du Musée Yves Saint Laurent Paris avec une pertinence d'autant plus aigüe qu'elle a eu en charge les collections textiles au Musée Guimet.

Les fantasmes esthétiques* de Yves Saint Laurent

Les mystères de la Cité interdite, les fastueux dédales des palais des Maharajahs et les rites de l'Empire du Soleil levant ont nourris l'imaginaire d'un couturier qui déclarait détester voyager et avoir fait ses plus beaux voyages avec des livres dans le salon de son appartement-musée de la rue de Babylone tel que le montre son portrait photographique réalisé en 1977 par André Perlstein qui introduit l'exposition.

Aurélie Samuel a opéré un décryptage savant des collections dont elle a réuni les pièces emblématiques qui matérialisent ces assertions et qui, assorties de didactiques cartels analytiques, mettent en évidence les sources d'inspiration du couturier.

Celles-ci sont également appariés à des vêtements anciens et des objets d'art qui révèlent son processus créatif qui ne ressort pas uniquement à l'enrichissement de son vocabulaire de formes et de son répertoire iconographique.

Mais également à la réinterprétation et à la contemporanéisation de la silhouette combinée à une hybridation stylistique, comme pour la transposition moderne de la veste féminine de la dynastie des Han accompagnée du chapeau conique plébéien, destinés à porter l'art de la mode à la son excellence dans une quête de sublimation de la Femme.

Par ailleurs, le regard rétrospectif met en évidence que les inspirations orientales d'Yves Saint Laurent sont ordonnées en cohérence avec ses fondamentaux. Ainsi, au fil d'une visite attentive qui va au-delà de la simple approche esthétique, se retrouvent la féminisation de pièces du vestiaire masculin, ainsi le manteau de cérémonie des mandarins et la "redingote" sherwani indienne.

De même pour la maîtrise de la palette chromatique et des associations audacieuses, telle celle du rouge chinois et du rose indien, l'appétence pour les matières précieuses, empruntant aux textiles traditionnels anciens tels le damassé indien, le brocart chinois "yunjin" et la soie brodée des kimonos, rehaussées d'ornements et le goût pour le costume de théâtre, ainsi hybride-t-il le kimono ancestral avec sa traduction en costume de Kabuki.

Enfin, l'importance attachée aux accessoires dont les bijoux, du bouton-bijou aux colliers-pectoraux qui rivalisent avec la magnificence des parures des Grands Moghols, présentés dans lune éblouissante galerie appariés à des pièces anciennes.

Si la Chine des steppes lui inspire de chauds manteaux fourrés qui voisinent ave c une cape de Lama du 18ème siècle, Yves Saint Laurent rêve aussi les nuits de Chine avec les beautés shanghainaises des années 1930 arborant le "qipao", la légère robe fendue aux motifs floraux dont la finesse qui rappellent celle du décor des vases Yuan en porcelaine.

Dans cette même section Chine, un focus est consacré au mythique parfum "Opium" et à sa création avec de nombreux documents inédits dont une exceptionnelle série de croquis réalisés dans le cadre de sa campagne de lancement pour laquelle son égérie Jerry Hall portait un paletot en tissu enduit noir rehaussé d'entrelacs doré d'inspiration ottomane.

Quant au flacon, il s'inspire de l'inrô japonais, petite boîte utilitaire a plusieurs réceptacles réunis par une cordelette pouvant être accrochée au cou ou la ceinture que, notamment, les samouraïs utilisaient pour transporter... des boulettes d'opium.

Pour sa dernière collection en 2002, Yves Saint Laurent use de sa science du drapé en revisitant de manière sophistiquée et minimaliste le sari de l'Inde du Sud comme quatre décennies auparavant il avait travaillé sur le costume cousu d’Inde du Nord qui s'était féminisé dans une ébouriffante profusion de broderies en relief.

 
* "...mes fantômes esthétiques, mes reines, mes divas, mes tourbillons de fête, mes nuits d’encre et de crêpe de Chine, mes laques de Coromandel, mes lacs artificiels, mes jardins suspendus..." Yves Saint Laurent ** "Mes plus beaux voyages, je les ai faits avec des livres, sur mon canapé, dans mon salon" Yves Saint Laurent

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Yves Saint Laurent

Crédits photos : MM
avec l'aimable autorisation du Musée Yves Saint Laurent


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