C'est dans un Elysée Montmartre amputé de moitié par de grands rideaux que se produit se soir l'attraction festivalière du moment : le groupe ibérique au nom anglais The Sunday Drivers.
Mais pour commencer la soirée, le rock est invité par la pop. Depuis quelques temps, tout ce qui est rock nous vient de Belgique. Et pour ne pas contredire ce nouvel adage, c'est Mudflow qui ouvre la soirée.
Après avoir joué cet été à Paris Plage, le groupe bruxellois a migré vers Pigalle pour assurer la première partie des Sunday Drivers, avec son rock énervé et assez sombre. Associant le visuel, des images défilent derrière le groupe allant, suivant la chanson, d'un remake de "Le cercle" à un film tendance road movie. La musique est accrocheuse et les décibels déferlent rageusement à travers les enceintes.
Pendant l'entracte, la demie salle finit doucement de se remplir mais le risque de suffocation par compression thoracique semble écarté pour ce soir. Sûrement faute à une date trop rapprochée de leur dernière venue en France (lors du festival Rock en Seine) et au passage radio d'un unique single, le concert de ce soir de The Sunday Drivers n'a pas rameuté le public escompté. Qu'importe, cela donne une ambiance de show case, et l'atmosphère n'en est que plus conviviale.
Le groupe arrive sur scène et enchaîne tout de suite par "I ain't down", morceau rythmé où le groupe dispense toute son énergie.
Heureux d'être là, le groupe fait passer sa bonne humeur. On est en plein 60' avec "Can't you see" et ses vocalises d'intro à la Beach Boys et son refrain à la Beatles.
Alors que "Tears and Years" lorgne du côté country, "Only in the dark days" lance le mouvement psychédélique avec orgue Hammond en prime.
Lyndon, seul non espagnol du groupe, accompagne en alternant, clavier guitare acoustique ou pedal steel ce qui accentue parfois le côté folk-country à la limite de la caricature.
Ça pourrait paraître un peu too much par moment mais on a du mal à leur en vouloir tant ils apportent leur fraîcheur. Le chanteur répète plusieurs fois leur bonheur d'être en France pour leur première tournée ici et dans un français bien meilleur que mon espagnol donne dans le "C'est comme un rêve! ".
Puis dès les premières notes du très attendu et entendu "Oh my mind", le public s'anime pour le morceau emblématique du groupe, qui même si l'on a frôlé l'overdose radiophonique a toujours un effet certain.
Pratiquement tout leur album A little heart attacks y passe, avec cependant une excursion du côté de leur premier opus, non édité en France, avec le morceau "Time, Time, Time". Présentant leur prochain single en terme de chanson romantique, sur l'amour impossible, le groupe déroule son "Love, Our Love". Quelques briquets isolés tentent un éclairage timide et le public se laisse entraîner par la ballade.
Le dernier morceau de l'album, "Little heart attacks", aux guitares alanguies est également le dernier du concert (tout du moins avant rappel).
Le "Lalala", déjà présent sur l'album est repris à capella par le public pour la plus grande joie du groupe.
Le rappel sera l'occasion, pour Jéro, le guitariste chanteur, de présenter sa théorie de "la chanson que l'on n'écoute jamais sur un album". Pour le leur il s'agirait de "Dark does die" qu'il entame dans une version toujours entièrement acoustique.
Le groupe le rejoint ensuite pour l'ultime morceau, une reprise de "Your time is gonna come" de Led Zeppelin, qui dans un registre plus enjoué peut supporter sans complexe la comparaison.
Alors que la salle commence déjà à se vider, un ultime rappel ramène le groupe sur scène pour un salut collégial. Le concert est à l'image de leur musique, simple et mélodique, mais irrésistiblement sympathique et entraînant.
Playlist du concert
1-I Ain't down
2-Can't you see
3-Hate yourself
4-Tears and Years
5- Love, our love
6-Only in the dark days
7-Often
8- Time ,Time ,Time
9-On my mind
10-Little heart attack
11-Dark does die
12-Your time is gonna come
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