C'est à la Maroquinerie que Chumbawamba, en tournée pour la promotion de leur dernier album A singsong and a scrap, fera sa seule date parisienne.
En les attendant...
Que fait le trombone des Washington Dead Cats quand il ne joue pas au sein de ce groupe de rock décale qui, dixit eux-mêmes, "sont sans doute au Rock'n'roll, ce que la révolution française était à Louis XVI : un truc à perdre la tête !" ?
Et bien, il joue de la guitare et chante au sein de son petit projet solo El senor Igor en trio avec un guitariste et un batteur.
Il nous scande l'histoire de "Monsieur Rossignol, l'Arsène Lupin des banlieues" sur un rap sous tranxène, mais ça swingue davantage quand il parle des fillles et de leur "Pia, pia, pia" ou des "Futilités et tralalas", ça chauffe sur "Ce qu'elle a pour danser" et c'est engagé quand il chante "Partir en France" ou fait une reprise de "L'iditenté" enregistré par les Têtes Raides avec Noir Désir pour parler de la situation des sans-papiers en France.
Engagé, Chumbawamba l'est sans constestation possible et cela depuis maintenant plus de 20 ans.
Non, contrairement à son nom, Chumbawamba n'est afro-folklorico-ethnik mais un collectif libertaire anglais qui mène un combat politique en chansons. Ce soir, Chumbawamba c'est un accordéoniste, Alice Nutter (chant), Boff Whalley (guitare et chant), Jude Abbott (trompette et chant) et Neil Ferguson (basse).
Créations ou reprises de chansons populaires traditionnelles, Chumbawamba, ex-punks reconvertis en chanteurs folk et polyphoniques, fait flèche de tout bois pour manifester en chanson son opposition à la guerre, la discrimination, le fondamentalisme religieux, la violence conjugale ("Stich that"), le fascisme, les diktats économiques ("Coal not dole" a cappella sur la grève des mineurs anglais ").
Chumbwamba précise qu'il ne chante pas de chansons d'amour en général car il y en a déjà beaucoup dans le monde mais que ce soir ils font une exception avec "A safety pin in the heart" une chanson d'un jeune punk "acoustique" des années 80, Patrick Fitzgerald.
Au rang des nouveautés, "You can" sur la révolte des randonneurs de 1932, "Fade away" et "Walking into battle with the lord" a cappella sur les fondamentalismes religieux quels qu'ils soient et les guerres religieuses.
Des anciennes aussi comme "Time bomb" datant de 1987 précise avec un sourire Boff Whalley, "Homophobia" accompagné à la seule guitare. Chumabawamba nous régale aussi de sa reprise des Clash "Bank rubber" .
Le concert s'achève par le très beau chant des partisans antifascistes italiens. "Bella Ciao"
En rappel, Chumbawamba fait une reprise inattendue de "Have you see my wife Mister Jones" des Bee Gees et propose une de leur anciennes chansons antifascites "Enough is enough" qui sera repris en coeur par le public.
Devant les applaudissements nourris et incessants, Chumbawamba revient pour un deuxième rappel. "C'est le meilleur concert que nous ayons fait à Paris!" dira Jude Abbott.
Et comme Chumbawamba n'oublie pas ses origines, il finit ce concert avec humour avec l'exquise "Her majesty" écrite pour l'anniversaire de la reine qui est "a pretty nice girl but she's pretty much obsolete" !
Mais la lutte ce n'est pas que des chansons ! Jude Abbott rappelle que la lutte continue et montre un tract d'appel à un prochain rassemblemet antifasciste à Paris.
Chumbawamba ne désarme pas !
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