Nous avons découvert les atypiques Weepers Circus à l'occasion de la sortie de leur album La monstrueuse parade qui impressionne par sa capacité à créer à partir de chansons de qualité des atmopshères envoutantes.
En première partie, en acoustique, d'une voix chuintante, Arsène Perbost, distille de la chanson française qui navigue entre chanson à texte et art brut.
Cela commence par des chansons qui se veulent sensuelles, se poursuit par "Glandeur nature" et s'achève par la très décontractée "Ta mère que l'on voit danser dans les centres Leclerc".
Bon, voilà !
Noir total, atmosphère sépulcrale, les Weepers Circus tous en noir, pieds nus et haut de forme, rentrent en scène. Avec les premières mesures de "L'oiseau de paradis" et l'enchaînement avec le puissant "Seul", ils nous entraînent derrière le miroir, dans des mondes oniriques et surréalistes.
Les Weepers Circus c'est de gauche à droite : Denis Leonhardt (clarinette , clarinette basse, saxophone soprano), Alexandre George (chant, guitare, accordéon), Eric Kaija Guerrier (guitare), Franck George (violoncelle, guitare basse acoustique) et Alexandre "Goulec" Bertrand (batterie, percussions).
L'ambiance musicale et la scénographie, subtilement supervisée par Caroline Loeb, rappellent celles du film d'animation de Tim Burton "L'étrange Noël de Mister Jack", qu'induisent les chansons "Quelqu'un" et "Un revenant".
En effet, le monde des Weepers Circus, tel un miroir déformé de la réalité, est étrange et souvent inquiétant mais jamais dénué de poésie.
Les Weepers Circus c'est de la chanson française sur du rock baroque qui sait aussi se faire swing ravageur ou valse lente. En transition, Alexandre George imite le funambule avant d'entamer "Tu perds ton temps" en duo avec Isabelle Lux.
Puis "L'ombre et la demoiselle" très festif finit de conquérir le public.
Mais aussitôt le noir se fait et le superbe hymne d'amour de "Janvier" est joué dans la pénombre et un silence totalement inhabituel dans une salle de concert.
"En rêve", "La dignité", "Ça passe", "Le monstre", toute la monstrueuse parade défile sous les yeux ébahis du public.
Les musiciens s'en donnent à cœur joie et leur plaisir de jouer est communicatif. Le voyage passe par les campagnes de Kusturica, les lieux glauques de David Lynch et la beauté glacé d'Atom Egoyan.
Une musique cinétique à souhait qui entousiasme le public et dont on ne se lasse pas.
Pour le rappel, Weepers Circus a invité Olivia Ruiz, présente sur leur album, pour deux titres dans deux registres différents.
Avec la comptine "La renarde", le duo Alexandre George et Olivia Ruiz est terriblement émouvant et la Maroquinerie est profondément silencieuse. Le public en reprendra en chœur le refrain.
Ensuite, le chanteur met son haut de forme et danse avec Olivia Ruiz "Les cendrillons" pour finir sur un "Sans vous aimer" endiablé sur lequel le groupe terrassé par la belle finira à terre.
Les lumières se rallument malgré les applaudissements du public qui retentiront encore longuement. Le Cirque des gens qui pleurent est déjà reparti sur les routes...
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