Spectacle de théâtre visuel du Collectif Kiss & Cry sur une idée originale de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael, interprété par Bruno Olivier, Gabriella Iacono et Pierre Garnier dans une mise en scène de Jaco Van Dormael.

Inscrit dans le registre du théâtre visuel, le spectacle éponyme du Collectif Kiss & Cry s'avère inédit par la combinaison du syncrétisme disciplinaire auquel il procède et la singularité des interprètes.

En effet, "Kiss & Cry" hybride théâtre, danse, image et art marionnettique dans une partition dramatique filmée en direct et projetée sur grand écran invitant à une immersion dans un monde miniature avec des personnages vivants représentés par des mains.

La main considérée non comme un simple organe préhensile mais comme un époustouflant moyen d’expression dû à sa large palette d'actions motrices capables de traduire tant les élans du coeur et les affects, de la caresse à l'indifférence, que, par l'indépendante fonctionnelle de chaque doigt, la silhouette humaine et les mouvements du corps.

Ce collectif composé de Thomas Gunzig (écrivain, scénariste et auteur dramatique), Julien Lambert (chef opérateur), Sylvie Olivé (scénographe), Nicolas Olivier (lumières),Gregory Grosjean et Michèle Anne De Mey (chorégraphes) a développé l'idée originale conçue par cette dernière et le réalisateur Jaco Van Dormael qui assure la scénarisation, la coordination et la mise en scène.

Avec pour argument le regard rétrospectif porté sur sa vie par une femme au soir de son âge, le spectacle qui navigue entre réalisme magique et poésie aborde de nombreux thèmes tels la nostalgie de l'amour perdu, la fugacité de la passion, les chausses-trappes de la mémoire, la mort et la vie comme l'entre-deux shakespearien.

Et, sur une bande musicale éclectique de Vivaldi à Arvo Pärt en passant par John Cage, George Gershwin et "Les feuilles mortes " de Jacques Prévert, son périple amoureux, revisité notamment par la danse avec les "nanodanses" pour mains et doigts de Michèle Anne De Mey élaborées avec Grégoy Grosjean, se déploie par la grâce des mains danseurs officiants Bruno Olivie, Gabriella Iacono, Pierre Garnier et Michèle Anne De Mey.

Le public peut simultanément voir l'interprétation sur scène et, sur écran empruntant également au cinéma d'animation, la transposition cinématographique instantanée en plan rapproché qui ce qui atteste d'un colossal et magnifique travail de tous les intervenants soumis à un impératif de synergie et de synchronisation et appelle une mention spéciale pour Julien Lambert à la caméra et Nicolas Olivier à la régie générale qui n'ont pas droit à l'erreur.

Alors, à la prouesse technique se joignent l'imaginaire, le fantastique, l'émotion et la magie du pas de deux amoureux. Donc, plus qu'une pépite, une merveille.