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Interview  (Paris)  octobre 2005

Jude aime la France et la France l'aime encore plus.

Remercié (et finalement heureux de l'être) par sa précédente maison de disque après King of Yesterday, il a trouvé en Naïve un distributeur français pour son nouvel album autoproduit Sarah.

Le songwriter californien entame une série de concerts pour le promouvoir et je le retrouve à son hôtel deux jours après son concert parisien.

Est-ce que Sarah est une renaissance pour toi ?

Jude : Ca y ressemble en tout cas ! Quand je l'ai enregistré, ça a été comme une thérapie. C'était un album conceptuel que j'avais depuis longtemps mais que je ne pouvais pas faire tant que j'étais chez Maverick car ils l'auraient gâché. Quand j'ai rencontré des difficultés dans ma carrière et que je me suis retrouvé tout seul, je me suis dit que c'était enfin le moment de faire exactement ce que je voulais. Je sais bien que tout n'est pas parfait, que ça aurait pu sonner plus grand, et que ce n'est pas formaté pour la radio, mais c'est construit autour de textes qui sont vrais. Le finir a été comme une thérapie pour moi et le plus important est de l'avoir fait.

Je travaillais en studio, je ne savais pas exactement ce que je faisais, ça allait très lentement et je devais prendre des décisions. Mais je suis allé au bout et quand il a été fini, j'ai éprouvé du soulagement. Une fois terminé l'enregistrement, j'ai reformé le groupe et sorti l'album. J'étais vraiment excité, et maintenant, plus que jamais, j'ai vraiment l'impression qu'il s'agit d'une renaissance.

J'ai décidé de ne pas reprendre de label aux USA car je n'ai trouvé personne qui puisse être un partenaire. Il y avait bien des gens qui voulaient me donner un peu d'argent mais ils voulaient également toujours savoir ce qu'allait être le prochain album, ce que je peux comprendre. Mais mes albums ne sont pas très commerciaux et aux USA, le seul moyen de revenir était de faire un album commercial.

Finalement j'ai décidé de rester libre et de voir ce qui allait arriver.

Peux tu nous décrire ta musique ?

Jude : Je dis toujours que je n'ai pas de description, j'essaye juste d'être Jude, de faire des chansons que j'aime chanter. Certaines sont stupides, d'autres très tristes, certaines expriment ma colère, d'autres sont cyniques, certaines sont des mensonges, d'autres ont des narrateurs, je dis simplement les choses que j'ai toujours voulu dire.

Ces dernières années (2/3 ans), j'ai cherché à faire plus de mélodies comme pour King of yesterday, mais j'aime aussi les chansons plus dépouillées. Mais quelle est ma musique ? Je ne réfléchis pas de cette façon. J'écris les chansons les unes après les autres.

Certaines des chansons de King of yesterday ont été mises alors qu'elles n'étaient pas finies. J'ai fait cet album en me battant contre les souhaits de la maison de disque. "Sit ups", "Everything's alright" sont très amusantes à chanter, "Oh Boy" est à propos des décideurs dans les maisons de disque, et "Cuba" devait apparaître mais a été refusée par Maverick. " I will not die" y figurait aussi. C'est une super chanson mais l'enregistrement est horrible. On vient juste de faire une nouvelle version avec Naïve. C'est une version légèrement différente (raccourcie d'une minute). Elle devrait plaire, je crois qu'elle est aussi bien que "Madonna" avec uniquement la voix et de la guitare.

Qu'écoutes tu ?

Jude : Je n'écoute pas la musique que d'autres font, on me parle souvent de Damien Rice, mais en fait je n'écoute pratiquement personne. J'ai vu Frantz Ferdinand sur MTV, et je me suis dit "Fuck!" c'est ce que j'écrivais il y a quelques années et que je n'ai pas encore eu l'opportunité d'enregistrer. Si je l'enregistre maintenant, on dira que je les copie alors que je n'avais jamais entendu parler de ces putains de Frantz Ferdinand. Si j'écoute de la musique, ce n'est pas celle des années 90' . Par contre, j'aime bien celle des années 80' j'ai grandi avec. Je trouve que Cat Stevens est un meilleur songwriter que Boy George(rires).

J'ai toujours rêvé d'être Paul Simon jusqu'à ce que je réalise que je ne pouvais pas être lui. Je n'ai pas son énorme talent musical. J'ai un talent pour la mélodie mais lui, il est au niveau au dessus avec Paul Mc Cartney.

Ce que je fais est différent. J'essaye juste d'être honnête, de prendre ma personnalité et de la mettre dans mes chansons, dire ce que j'ai envie de dire et qui est vrai au moment où je les dit. Et si les gens aiment c'est encore mieux.

Mes influences sont très narcissiques, il s'agit des endroits où je me trouve, des livres que je lis, les peu de choses que j'écoute. Je crois que j'invente des choses et que je ne suis pas le premier à aller dans cette direction, ça ne me dérange pas car je veux juste faire mes chansons.

As-tu des références littéraires?

Jude : Pour "No On is really beautiful" je lisais beaucoup Tolstoï. Je suis très influencé en littérature par tout ce qui concerne les relations hommes-femmes, ce qui relève du Psycho-sexuel. Je trouve que Bukowski, que j'ai cité dans la chanson "Charlie says" dit toujours un peu la même chose mais il y a une étincelle de génie en plus. Tu peux le lire et relire, il y un rythme dans son écriture qui m'inspire.

Quelle est la part autobiographique dans tes chansons ?

Jude : Dans cet album, tout ! C'était le but, le concept. Les chansons ont un ordre bien précis. La première chanson a été écrite avant que l'on se rencontre, et la dernière, quand j'ai su que c'était fini. Chaque chanson raconte une étape de notre relation. Je voulais que "Cuba" soit rajouté à la fin, mais elle ne s'intégrait pas dans la chronologie. Et puis j'ai dû attendre que ce soit vraiment fini avec Sarah, pour débuter l'enregistrement. Comme je le disais, ça a vraiment été comme une thérapie. Quelle est la part autobiographique ? J'espère 100%.

Comment expliques tu ton succès en France ?

Jude : On a eu l'opportunité très tôt de passer à la télé et à la radio et partout où s'est arrivé, il y a eu des personnes qui ont aimé mes chansons. Ce qui n'est malheureusement pas le cas partout, je n'ai jamais eu de disque en Angleterre. Mais la France est spéciale, les français me voient plus comme un songwriter qu'un chanteur. C'est peut être une raison, en fait je ne sais pas trop.

Vas-tu continuer à produire seul ?

Jude : Je pense que ça me prendra un peu de temps de retravailler avec quelqu'un. Si ce n'est pas un grand nom de la production, je voudrai participer et on le fera à deux, c'est comme si je produisais moi-même finalement. Donc je préfère éviter ça. Par contre, Nigel Godrich ça m'irait bien. Je pourrais m'asseoir en face de lui et lui dire que je m'en remets entièrement à lui car je lui fais confiance. Mais de toute façon à ce jour je ne peux pas m'offrir un grand producteur.

Tu n'as pas fait beaucoup de chansons de Sarah lors de ton concert à la Cigale ?

Jude : Oui on devait en faire plus. La playlist du concert est assez souple. "Black Superman" et "It Isn't Over" étaient prévus initialement mais je les trouvais tristes pour cette soirée.

Tu as eu des soucis pendant le concert sur "I will not die" ?

Jude : Oui en effet, j'ai jeté ma guitare à la fin du morceau précédent et du coup quand je suis revenu j'ai joué la chanson désaccordée. Mais dis aux lecteurs d'écouter la nouvelle version car je pense qu'ils vont vraiment aimer. "I will not die" était sur Harper Ave, c'était un live au Largo. Le nouvel enregistrement sera bien meilleur. Parfois j'ai besoin de revenir encore et encore sur une chanson pour qu elle sonne comme je le voulais à la base. Je crois que ça y est pour celle là.

Il y avait aussi de nombreuses nouvelles chansons

Jude : On joue les nouvelles chansons car on veut les enregistrer dès que je rentrerai aux USA. L'enregistrement devrait débuter en novembre pour être fini à Noël. J'espère ainsi le sortir au printemps.

Penses tu enregistrer "On the dance floor" ?

Jude : Oui, je vais essayer de le faire pour le prochain album. Tout le monde la réclame, ça pourrait être un tube en Allemagne ou en suède (rires).

Quelles sont tes chansons les plus personnelles ?

Jude : Sans hésiter "Cuba", et aussi certaines parmi les nouvelles, et toutes les chansons de Sarah".Toutes en général à part peut être "On the dance floor" (rires). Si elles ne sont pas personnelles, ça ne vaut pas le coup. Sauf si je suis sarcastique et drôle.

Si c'est une chanson est personnelle, je la fini complètement, par contre si elle est vraiment amusante et qu'elle sonne bien, je l'enregistre même si les paroles ne sont pas parfaites, comme "Everything's alright" qui semble finie même si elle ne l'est pas. Mais j'aimerais qu'elles soient toutes aussi bonnes que "Cuba".

Et pour finir, lesquelles sont tes chansons emblématiques ?

Long silence....

Jude : C'est une question difficile ! Beaucoup de gens aiment "The asshole song", "Prophet" et "I do". Mais pour moi, je dirais "Cuba", "You Mama you" et "I know".

 

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La chronique de l'album Sarah de Jude
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Jude en concert à La Cigale (9 octobre 2005)
L'interview de Jude (29 septembre 2006)

En savoir plus :

Le site officiel de Jude

Crédits photos : Thomy Keat


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

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"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
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quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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