Trois ans déjà que James Walsh et ses Starsailor chantaient Alcoholic et imposaient aux ondes leur mine d'anges déchus et leur voix écorchées…
En 2005, le quatuor semble avoir pris de la bouteille, et publient un On the Outside tout en émotion et rage contenue. Tournée anglaise en prévision et une date française en sus (le 11 octobre au Trabendo), l'occasion était trop belle, e magnéto tournait déjà…
On the outside semble plus nerveux que votre album précédent, moins de ballades, des guitares plus accrocheuses…Starsailor est en colère, ou est-ce juste un retour au rock & roll qui fait du bruit ?
James Walsh : Disons simplement que notre musique évolue et nous avec... Je pense que le single qui sort ces jours-ci, In the Crossfire, représente bien l'état d'esprit du groupe en ce moment. C'est nerveux, incisif, et nous sommes impatients de partir défendre l'album sur scène !
Comme pour les albums précédents, les thèmes de « On the outside » restent l'amour, la souffrance…seriez vous capable d'enregistrer des chansons plus engagées, plus sociales ?
James Walsh : En fait c'est déjà le cas…In the crossfire a été composé dans les chambres d'hôtels, pendant je végétais devant les chaînes du câble, avec ces tonnes d'informations diffusées et souvent plus glauques les unes que les autres… Alors oui, il y a de l'espoir dans nos chansons, mais je n'en oublie pas pour autant que nous vivons dans un monde over-médiatisé. La guerre en Irak et le traitement fait par les médias en est peut être le meilleur exemple. Mais c'est avant tout l'émotion qui nous guide, et je persiste à croire que les artistes sont en général les mieux placés pour traduire les sentiments qui animent la plupart des gens.
Justement, revenons à des choses plus concrètes…Vous faisiez quoi exactement avant de devenir riches et célèbres ?
James Walsh : (Rires) Riches ? Pas tant que ca….
Ben Byrne : En fait rien de très rock & roll !! Je travaillais dans un call-center, James (Bassiste, NDLR) bossais toute la journée dans un crématorium, et James…
James : Oui bon…Je passais mon temps dans un restaurant à faire la vaisselle avec un casque vissé sur les oreilles pour écouter mes disques ! C'était évidemment des sales boulots, et je pense que cela nous a bien motivé pour sortir notre premier album ! On nous a longtemps comparé à Jeff Buckley pour le lyrisme et la mélancolie, ce qui est plutôt un compliment, mais nous sommes plutôt positifs dans la vie de tous les jours ! Notre musique est un catalyseur à émotions, voila tout.
Le célèbre remix de "Four to the Floor" l'année dernière vous a fait connaître auprès d'un plus grand public... Des remix ou réarrangements pour les clubs sont-ils à prévoir pour ce nouvel album ?
James Walsh : (Rires) Oh oui plein ! In the crossfire, Jeremiah, Counterfeit life, This time, Way back home….
Ben Byrne: En fait toutes les chansons de l'album! Que du remix !!
Tant qu'à parler production, tout le monde sait que Phil Spector a produit deux titres de votre dernier album, pour un résultat assez mitigé… Pour On the outside, vous avez choisi Rob Schnapf (Beck, Elliott Smith), ca s'est passé moins pire qu'avec Phil Spector?
(Soupir general)
James Walsh: Définitivement ! J'admire le travail de Phil Spector sur l'ensemble des albums des 60' , son mur du son, ses instruments doublés, voire triplés.. Mais le personnage est assez compliqué, et ce n'est pas facile de travailler avec un producteur bourré de médicaments...
Ben Byrne : Et surtout qui n'arrive à pas se faire au décalage horaire USA-Angleterre ! Moralité nous étions obligé de travailler de 17h à 4h du matin…Thanks but no thanks !
James Walsh : Alors oui, tu vois, à coté Rob Schnapf c'est un gentil garçon. Au moins on est surs qu'il finira pas en prison lui. Et nous allons attendre encore quelques années avant de nous passer de producteur.
Une question pour finir... Si vous aviez le choix, à qui feriez vous écouter ce nouvel album ? Le fan d'Oasis, le fan de Keane ou celui de Johnny Cash (Célèbre chanteur blues country mort il y a deux ans dont James est gros fan...)
James Walsh (L'air dubitatif) : Ah le grand Johnny Cash…J'aimerais faire une si longue carrière, avoir son timbre de voix…
Ben Byrne : Pas facile la question là…Le fan d'Oasis éventuellement. Peut être les trois… Mais j'ai peur que ca soit un peu violent pour le fan de Keane !! Trop de bruit, trop de guitare, trop de musique pour eux !!
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