Seule en scène interprété par Roukiata Ouedraogo dans une mis en scène de Stéphane Eliard.
Le spectacle démarre par le récitation de "La Cigale et la fourmi" par la petite Roukiata en classe à l'âge de 8 ans. Sa première scène. Initiée au théâtre par son père et son frère, la petite dernière d'une fratrie de sept enfants venait de rencontrer un univers fait pour elle, qu'elle allait retrouver quelques dizaines d'années plus tard...
Auparavant, la belle est partie à Paris pour être styliste mais d'animatrice en chroniqueuse, le chemin allait la ramener inévitablement vers un plateau de théâtre. C'est tout ce parcours que Roukiata Ouedraogo raconte dans "Je demande la route" avec une énergie et une aisance impressionnantes.
Pétillante, au visage expressif et à la vraie capacité de comédienne à passer d'un personnage à un autre, elle évoque sa famille, l'école en Afrique, Un oncle tirailleur qui a combattu pour la France pendant la guerre. Elle relate ensuite son arrivée en France, ses premières expériences de travail et son premier appartement.
Co-écrit et mis en scène par Stéphane Eliard, avec la collaboration artistique d'Ali Bougheraba, "Je demande la route" est la vision d'une jeune africaine sur la vie en France et les différences avec son continent d'origine d'où elle garde les traditions et coutumes comme celle de "demander la route".
L'émotion affleure dans ce spectacle notamment quand elle évoque les conditions de vie dans son pays ou l'excision. Mais le dynamisme et la volonté de Roukiata transforment chaque difficulté en positif.
Avec un bel abattage et beaucoup d'autodérision, Roukiata Ouedraogo se raconte avec élégance et humour. C'est simple et efficace. La comédienne, à la présence indiscutable et une sincérité à toute épreuve, fait partager son parcours émouvant qui, au passage, en dit beaucoup sur l'intégration et sur les rapports nord-sud dans un spectacle plein de fraîcheur et de sagesse.
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