Comédie écrite et mise en scène par Patrick Hernandez avec Sandra Gabriel et Christophe Godet.
Les BGA, traduisez les bons génies de l'amour, qui vont rester dans les annales, sont, comme les scouts, toujours prêts à rendre service sous le contrôle du grand ordonnateur de l'univers, et s'empressent de trouver pour Rémy, trentenaire macho qui vient de se faire plaquer , la fille de ses rêves et pour Nathalie, trentenaire névrosée qui ne parvient pas à se stabiliser, le prince charmant.
Au début, tout tend à la perfection. Mais avec le temps, comme sur l'affiche, à l'image du gigantesque coeur que tels des Atlas, les deux personnages de la pièce tentent désespérément de supporter, le grand amour, ou plus exactement le grand amour idéal, conduit à l'ennui puisqu'il annihile tous les fantasmes et frustrations qui pimentent le quotidien de nos petites vies ordinaires.
Avec " Le grand amour", Patrick Hernandez signe une épatante comédie qui fait la part belle aux comédiens tout en épinglant avec justesse et tendresse les travers de nos chers trentenaires célibataires. C'est drôle, inventif et doublé d'une juste peinture de caractères, le tout mené à un rythme d'enfer.
Sa plume alerte, malicieuse et percutante est trempée dans un humour qui ne cède ni à la facilité ni à la grivoiserie ni au délayage.
Sandra Gabriel, que nous avions vu dans "Tel père, telle fille" un one man show délirant, trouve là un rôle, mais il vaut mieux utiliser le pluriel puisque les comédiens jouent trois rôles en alternance, à la mesure de son extraordinaire capacité de tornade frégolienne. Elle est vive, rigolote et jolie ce qui ne gâche rien.
Elle forme avec son partenaire Christophe Godet, que nous venons de découvrir, un duo percutant. Ce dernier révèle un potentiel comique ébouriffant, le comique de geste n'ayant plus de secret pour lui sans qu'il appuie le trait.
Allez, assez de bavardage et filez donc à la Providence !
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