Comédie dramatique de Theodor Holman, mise en scène de Thierry Harcourt, avec Tiffany Hofstetter et Tom Morton. La suggestive affiche en noir et blanc inspirée de l'esthétique des clips des années 80, dont ceux de Adrian Lyne par ailleurs réalisateur du cultissime film "9 semaines et demie" auquel elle renvoie de manière explicite, ne rend pas tout à fait compte de l'opus théâtral "Interview" du journaliste et dramaturge hollandais Theodor Holman.
Si l'intensité érotique est manifeste, surtout au bout d'une nuit bien alcoolisée, le rapprochement entre une star de soap opera et un journaliste, ressort davantage à la confrontation de deux congénères de l'espèce des tricheurs. Et bien évidemment c'est à celui qui fera rendre gorge à l'autre.
L'entreprise est engagée par l'indélicatesse injurieuse d'un journaliste politique infatué bien que dégradé en chroniqueur people qui se montre particulièrement, et explicitement, méprisant à l'encontre de la jeune femme avatar contemporain de la starlette des années 60, bimbo siliconée certes mais qui n'est pas née de la dernière pluie et n'est pas du genre "sois belle et tais-toi".
Il est du genre désenchanté en proie à ses démons intérieurs mais présomptueux. Elle est délicate et hystérique mais armée comme une machine de guerre. De quoi engagée une terrible partie d'échecs.
La partition de Theodor Holman se développe donc dans le genre du huis-clos à rebondissements qui, s'il s'engage de manière un peu lente et néanmoins violente, sans doute pour mieux abuser le spectateur, monte subitement en puissance de crescendo jusqu'à un inattendu dénouement.
Thierry Harcourt signe une mise en scène efficace sans inutile effet de style qui mise, à juste raison, sur le jeu réaliste genre "actors studio" du duo émérite formé par Tom Morton, qui signe la traduction française, et Tiffany Hofstetter.
Tous deux incarnent leur personnage avec autant de conviction et de crédibilté que de justesse jusqu'au mat final. |