Comédie dramatique de Jean Franco, mise en scène de Raymond Acquaviva, avec Paul Boulitreau, Romain Chesnel, Clementine Jaegler, Sophie Barial, Laëtitia Lerogeron, Justine Morel, Céline Laugier, Melchior Lebeaut, Arthur Fays et Djibril Mbaye. Pour présenter les moyens d'élèves-comédiens de la promotion sortante des Cours Acquaviva, Raymond Acquaviva, comédien, metteur en scène et pédagogue, a choisi une partition à sketches non seulement pour sa propension au jeu d'acteur mais également pour sa nature protéifome.
En effet, l'opus de Jean Franco intitulé "22 novembre 63", date de l'assassinat du président des Etats Unis John Fitzgerald Kennedy, opère une hybridation singulière entre le théâtre documentaire et la comédie dramatique classique. Car, s'il traite de la prise de conscience politique sous forme de biodrames se déroulant sous toutes les latitudes pour apprécier l'éventuel impact "à chaud" de l'annonce de cet événement historique sur de petites vies ordinaires, il la place sous le signe de la tragi-comédie déployée tous azimuts.
Car, tout en usant d'arguments dramatiques convenus mais toujours efficaces, tels celui de la scène de ménage et du duo antagoniste, il l'assortit de variations souvent drolatiques voire jubilatoires, de la commedia dell'arte (les commères florentines) à la comédie post-moderne alléenienne (l'après-dîner de famille newyorkais) en passant par le diablogue dubillardien (deux flics sur un toit grec).
Raymond Acquaviva a retenu des séquences essentiellement pour deux personnages, dont certaines "à la manière de", avec pour scénographie, quelques accessoires, une image projetée et une musique ou chanson archétypales du pays dans lequel se déroule la situation.
Et, bien évidemment, il a procédé à une distribution judicieuse en termes d'emploi, d'autant qu'il connaît bien ses ouailles, avec des tableaux faisant office de scènes de révélation du comédien.
Donc, avec une mise en scène dynamique, le mode "chacun voit midi à sa porte" arbitré par le réalisme contingent de la péripatéticienne batave (Sophie Barial) se développe de l'empathie par identification avec la veuve du président pour l'accouchée australienne (Laëtitia Lerogeron), la secrétaire (Clémentine Jaegler) de l'ambassadeur russe (Paul Boulitreau) et la directrice de cinéma québécois (Céline Laugier) qui interrompt la projection du fameux péplum de l'année, le "Cléopatre" de Joseph Mankiewicz, à l'indifférence pour le condamné à mort (Djibril Mbaye), le jeune père dont la joie occulte l'état du monde (Melchior Lebeaut) et les bobos autocentrés (Romain Chesnel, Justine Morel et Arthur Fays).
Même si toutes les saynètes et interprétations ne sont pas également percutantes, l'ensemble du spectacle s'avère de bonne facture et divertissant notamment par, et parfois au second degré, sa tonalité humoristique avec une mention spéciale pour la pétulante Clémentine Jaegler, la gouailleuse Sophie Barial et le désopilant Melchior Lebeaut, |