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Jesmyn Ward  (Editions Belfond)  février 2019

N’y allons pas par quatre chemins ! S’il est un livre qu’il faut absolument lire en ce début d’année 2019, il me semble bien que cela soit celui de Jesmyn Ward, Le chant des revenants, qui vient de sortir aux éditions Belfond. J’ai découvert cet auteur l’an dernier avec Les moissons funèbres, un roman qui avait reçu déjà de nombreux hommages.

Jesmyn Ward est une femme née dans le Mississippi à la fin des années 70, issue d’une famille nombreuse. Elle est la première femme à avoir obtenu le précieux National Book Award, équivalent du prix Goncourt aux Etats-Unis.

Avec une superbe plume, l’auteur nous propose un roman choral, dans lequel s’expriment tour à tour trois personnages issus d’une famille noire vivant dans le Mississippi entre drogues et misère sociale. Jojo n’a que treize ans mais c’est l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.

De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’Etat.

Et puis il y a Léonie, sa mère, qui n’avait que dix-sept ans quand elle est tombée enceinte de lui. Elle aimerait être une meilleure mère et cherche l’apaisement dans le crack, peut-être pour retrouver son frère, tué alors qu’il n’était qu’adolescent.

Le roman est construit en deux temps avec une première partie qui nous permet d’entrer dans la vie de cette famille vivant dans le Mississippi. On découvre Jojo, son grand-père, un ancien taulard hanté par une vieille histoire du temps de son incarcération et sa grand-mère, la mémoire de la famille, touchée par un cancer qui la ronge. On suit aussi Kayla, la petite sœur, Léonie la mère et sa copine de drogue, Misty. Et puis il y a le père, Michael, enfermé au centre pénitentiaire qui s’apprête à sortir. On découvre aussi deux fantômes, Ritchie, un jeune détenu rencontré par le grand-père en prison et Given, le fils aimé du grand-père, le frère de Léonie mort adolescent.

La deuxième partie du roman intervient quand Léonie prend ses enfants et sa copine Misty pour aller récupérer son amour, Michael, à la sortie de prison. Cette partie déroule le voyage, révélant les différentes personnes qui y participent.

Ce voyage plein de dangers, de fantômes et de promesses va alors s’avérer être pour le lecteur un formidable témoignage sur l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices flagrantes, à la misère matérielle, morale et affective. L’auteur fait le choix d’aborder dans son ouvrage de nombreux thèmes universels comme la place de la mère et du père dans la construction d’un enfant, l’amour fraternel, le racisme évidemment, au cœur du livre, le fléau de la drogue et la vie pénitentiaire.

C’est donc un roman noir qui nous prend aux tripes que nous propose Jesmyn Ward. L’histoire de cette famille est terriblement prenante. La touche fantastique venant des fantômes qui parle dans le livre donne une plus grande dimension au récit, déjà sublimé par le talent d’écriture de l’auteur. Il se dégage beaucoup d’émotions autour de tous les personnages pour des raisons diverses. On s’attache particulièrement au grand-père et son petit-fils, au travers de leur relation mais aussi à la petite Kayla, de par l’amour que lui porte son grand-frère. On se révolte aussi beaucoup devant certains évènements racontés dans l’ouvrage : la mort du frère de Léonie et l’impunité de son assassin, le racisme subi par les noirs américains, l’attitude de la police à leur égard.

Alors voilà, si vous ne connaissez pas encore Jesmyn Ward, il est grand temps de s’y intéresser et son dernier ouvrage, Le chant des revenants sera parfait pour vous faire rentrer dans son univers. Une fois ce livre lu, vous aurez alors de grandes chances de vouloir aller lire ses ouvrages précédents qui ne vous décevront pas.

 
 

Jean-Louis Zuccolini         
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Du côté de la musique:

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"Queenside Castle" de Iamverydumb
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"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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