Le printemps arrive bientôt et nous allons voir fleurir aux éditions Métailié une ribambelle de nouveaux polars venus des quatre coins du monde. Pour débuter cette nouvelle saison, Froggy’s Delight est parti vers l’Islande, terre prolifique pour ce qui est des thrillers, aussi bons les uns que les autres, venant de nombreux auteurs différents que nous chroniquons régulièrement sur notre site.
Avec son nom aussi compliqué à écrire qu’à dire, Lilja Sigurðardóttir est une auteur de pièces de théâtre et de romans noirs qui participe à l’organisation du festival iceland Noir de Reykjavik. Elle est l’auteur d’une trilogie, Reykjavik Noir qui a été traduite dans déjà huit langues. La cage, qui vient tout juste de sortir, est le troisième tome de cette trilogie, après Piégée datant de 2017, et Le filet sorti en 2018.
Agla travaille dans la finance, accusée d’évasion de capitaux, elle a été empoisonnée et se languit d’amour pour Sonia qui l’a abandonnée. A bout, elle tente de se suicider. C’est le moment que choisit un industriel qui connaît bien son habileté et son flair pour lui proposer une enquête sur le stockage de l’aluminium. Agla ne peut pas résister au challenge et choisit Maria, une journaliste d’investigation complexée qui est à l’origine de sa propre condamnation, pour aller sur le terrain. Apparaît alors au même moment, dans la cellule voisine, une très jeune femme qui sort de désintoxication et essaie d’attirer son attention.
Pendant ce temps, un adolescent amoureux prépare une action d’éclat pour séduire sa petite amie. Il est aussi le fils d’un homme d’affaires mafieux ennemi intime d’Agla.
Comme dans ses ouvrages précédents, une gigantesque place est donnée aux femmes dans les romans de cet auteur islandais. Après avoir suivi Sonja dans les livres précédents, sa petite amie qui servait de mule pour des vendeurs de drogue, la trilogie se termine autour du personnage d’Agla, son ancienne compagne.
Des chapitres courts, beaucoup de rythme autour de 300 pages, un nouveau personnage, celui de l’ado et un final qui fait office de véritable feu d’artifice, voilà ce que nous promet ce nouvel ouvrage de Lilja Sigurðardóttir.
La promesse est parfaitement tenue, la trilogie se termine avec brio, dans une noirceur profonde, au centre d’une société islandaise figée dans la corruption. Les femmes ont une place prépondérante dans les ouvrages de cette auteure islandaise. L’ouvrage se concentre sur le personnage d’Agla alors que le précédent était centré sur Sonia, son amante. L’Islande, aussi, est très présente, dans cette trilogie, pas forcément décrite au travers de ce qu’elle a de plus attirante.
Avec cette trilogie désormais close, Lilja Sigurðardóttir s’avère devenir la nouvelle reine du polar nordique, en confirmant son talent pour les intrigues internationales et le suspense. Elle sera présente au festival Quai du polar à Lyon qui aura lieu du 29 au 31 mars prochain. |