Les Ogres de Barback repartent sur les routes avec une nouvelle tournée qui passait par Brest. L'occasion de les rencontrer à Brest.
Alice et Sam, bonjour. Vous jouez ce soir au Mac Orlan à Brest dans le cadre de votre nouvelle tournée. Pourriez-vous présenter les Ogres de Barback pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore ? Alice : C'est un groupe qui existe depuis 10 ans. On est quatre sur scène, on est frères et soeurs. On fait de la chanson agrémentée d'autres styles musicaux. Ça va du rock à la musique d'Europe l'Est. Et il y a beaucoup d'instruments sur scène, c'est un peu la particularité du groupe.
Et vous échangez les instruments…
Alice : Oui, on se refile les instruments quand on en a marre.
Vous êtes de retour sur scène après une pause d'à peu près un an. Vous aviez choisi de faire un break après votre tournée des 10 ans (automne 2004). Cela a permis à certains de se reposer...
Alice : …ou de faire des bébés
Sam : Ou de faire des disques.
Des disques avec notamment "Frédo chante Renaud". Vous revenez pour des concerts à quatre, après avoir tourné avec la Fanfare du Belgistan. D'où vient ce choix de se resserrer ?
Alice : Oui, c'était un choix. C'est vrai que cela faisait plusieurs années qu'on était accompagné soit par la Fanfare du Belgistan, on a joué avec les Hurlements d'Léo, puis on a eu une expérience avec Néry aussi. Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas vraiment retrouvés à quatre sur un concert un peu plus intimiste. On avait envie de revenir aussi sur des salles assises. Ça va choquer peut-être notre public mais c'est un choix. On a décidé de faire des salles assises à partir de maintenant, pendant un ou deux ans, si ça se passe bien, si les gens comprennent bien ce qu'on veut. C'est un peu un retour aux Ogres du début.
Pour revenir à des concerts plus calmes et moins dans le côté festif que les précédentes tournées ?
Sam : Il faut quand même que cela soit joyeux, car les concerts assis, cela peut vite devenir assez barbant. On en a vus pas mal d'ailleurs en chanson française. Mais tout en étant joyeux, il faut qu'on essaie de comprendre les paroles. On a essayé de faire une petite mise en scène, ce qui est assez nouveau pour nous avec un décor…
Vous avez vraiment travaillé dans l‘optique d'un spectacle avec des machines sur scène.
Sam : C'est ça. Qu'on puisse aller en théâtres, en centres culturels, en truc un peu plus fauteuils rouges quoi…
La scène est votre terrain de jeu depuis le début. Vous avez une réputation scénique, le bouche-à-oreille marche très bien. Ce soir, vous jouez à guichets fermés. Vous avez une démarche très indépendante.
Sam : Ouais, plus ou moins. Au début, on ne s'est pas posé de question, on fonctionnait comme ça. Comme on est frères et sœurs, tout a marché en famille et puis au fur à mesure q'il fallait des gens en plus, des copains assez proches se sont mis à faire les différents boulots, que ce soit faire manager, organiser des tournées, organiser la production des disques, etc…
Vous avez également créé votre propre label "Irfan".
Alice : On a crée il y a deux ou trois ans le label de distribution.
Label initialement prévu pour vous, mais vous l'ouvrez à d'autres groupes, je pense notamment au groupe brestois Electric Bazar Cie.
Sam : En fait, on a la chance avec le label non seulement de produire nos disques mais aussi de les distribuer. Donc techniquement, c'est de mettre les disques en magasins. Et donc, voilà ce qu'on peu proposer à certains groupes qui ont fait leur disque. On peut leur proposer de leur filer un coup de main pour que ces disques se retrouvent en magasins, ce qui n'est pas forcément évident. On ne peut apporter pas grand-chose de plus, mais c'est déjà pas mal.
Et à des prix n'excédant pas 15 €.
Sam : 15 à 16 € maximum, sauf exception comme "Pitt'Ocha" ou le DVD qui va sortir.
Alice : "Pitt'Ocha", c'est un disque avec un gros livret.
En parlant de "Pitt'Ocha", c'est un projet des Ogres auquel se sont joints d'autres artistes. Les Ogres semblent être un espace de rencontre.
Alice : En fait, on a pas spécialement choisi d'être un point de rencontre, mais il se trouve qu'on adore faire de la musique avec d'autres gens. C'est vrai qu'on est quatre frères et sœurs, mais on n'est pas non plus fermés à la famille. On a toujours partagé la scène et notamment pour les disques, on a toujours invité des gens, dès le premier album, il y a des invités.
Et alors là sur "Pitt'Ocha", c'est carrément parti sur, je ne sais pas, 15 groupes invités. Mais c'est venu parce qu'on a téléphoné, on a dit "Salut, on fait un disque pour les enfants, si vous avez envie de participer à ce projet…". Et puis, on a eu plein de réponses positives, donc ça s'est transformé en un lieu de rendez-vous de groupes. C'est souvent comme ça que cela se passe. Pierre Perret a participé à ce disque. Je coirs savoir que c'est quelqu'un que vous appréciez beaucoup.
Sam : C'est parmi les chanteurs qu'on écoutait petits, que nos parents nous mettaient. On avait une cassette qui tournait. Et puis on a eu la chance en faisant les Ogres de le rencontrer, parce qu'on faisait une reprise de lui ("Café du canal"). Par hasard sur un festival, on s'est rencontrés, puis on a sympathisé, on est devenu amis, on travaille ensemble même, on mange ensemble, on est dans le show-biz (rires).
Vous sortez le 8 novembre, un DVD live "10 ans d'Ogres de Barback" et un album live avec la Fanfare du Belgistan.
Alice : On a enregistré les concerts d'anniversaire. On a fait une tournée d'anniversaire en octobre novembre (2004). On a enregistré tous les soirs, on a filmé tous les soirs. Donc, ça vient de là.
Le principe, c'était "10 ans 10 villes".
Alice : Il y a eu 11 villes, mais c'était 10 ans 10 villes à la base.
Le passage en studio, vous l'appréhendez comment ?
Alice : C'est très différent de la scène, c'est vrai. En même temps, c'est le septième disque qu'on enregistre ("Terrain vague" sorti en 2004). On commence à savoir comment ça marche. Mais c'est vrai que c'est difficile pour nous, on n'a pas l‘habitude de jouer chacun séparément. Ce n'est même pas forcément bien de jouer séparément, il faut trouver les moments où on isole les instruments ou alors on joue ensemble.
Cela vous permet de travailler les arrangements ?
Sam : Ca dépend des albums. Il y a des albums où on essaie de ne pas trop en rajouter, de faire comme si on était en concert, avec un instrument chacun. Et puis il y a d'autres albums, comme le dernier "Terrain vague", où on en rajoute des tonnes. Il y a des chansons où il y a quinze instruments qui jouent en même temps et c'est nous quatre qui les faisons. Ça dépend comment on se sent et avec quel matériel on enregistre aussi. Le dernier, on l'a fait avec un home studio en fait, donc on avait le temps, on s'est amusé.
Un grand merci à Alice et Sam des Ogres de Barback pour leur disponibilité.
Merci également à Seb pour l'organisation de la rencontre. |