J’aime beaucoup Bernard Quiriny, qu’il écrive des romans ou des nouvelles. Je le suis maintenant depuis bien longtemps, depuis Une collection très particulière et le retrouver est pour moi toujours un très grand plaisir. L’an dernier, il nous avait enchanté avec L’affaire Mayerling, un roman un peu déjanté sur un immeuble en copropriété, chroniqué sur le site.
Cette année, c’est un recueil de nouvelles qu’il nous propose, un exercice dans lequel il excelle, je pense même que je préfère ses nouvelles à ses romans. Il nous en propose vingt, aussi délicieuses les unes que les autres. On en trouve une relatant une course forcenée organisée par la fantasque association des sédentaires de Paris. L’auteur nous raconte un couple de retraités qui découvre la notion toute relative de propriété privée sur les îles paradisiaques de Tihamotu.
Une nouvelle est aussi consacrée à une exposition sans œuvre d’art. Ou bien encore des petits sosies machiavéliques qui terrorisent le personnel et les autres élèves de l’école communale. On retrouve aussi un grand romancier qui réalise des interviews posthumes. Dans une autre nouvelle, on voit des objets inanimés qui prennent vie. On découvre aussi un village entier dont la population a mystérieusement cessé de mourir. A l’opposé, une autre nouvelle évoque un exode massif et inexpliqué d’individus regagnant leur lieu de naissance pour y rendre l’âme.
Avec ce nouvel ouvrage au doux nom de Vies conjugales, on retrouve l’univers si particulier de Bernard Quiriny, ses textes grinçants, burlesques et parfois fantastiques dans lesquels les vies se conjuguent et les amours déclinent.
C’est donc une lecture jubilatoire que nous offre Bernard Quiriny, une lecture qui nous prouve de nouveau l’immense imagination que possède l’auteur pour renouveler sans cesse ses nouvelles en conservant une qualité narrative incroyable.
Ses nouvelles s’enchaînent avec plaisir, on peut aller les piocher, les picorer dans l’ordre que l’on veut, souvent en fonction d’un titre qui nous surprend ou nous intrigue. Elles sont toutes différentes mais ont comme fil directeur l’amour et les relations entre les êtres. Leur longueur est inégale, certaines nouvelles sont très courtes, à peine deux pages quand d’autres font une quinzaine de pages.
Lire du Bernard Quiriny est bon pour la santé, il devrait être prescrit sur ordonnance et remboursé par la sécurité sociale. Vies conjugales pourrait être une très bonne première ordonnance pour tous ceux qui n’ont pas encore la chance de connaître ce superbe auteur qu’est Bernard Quiriny. |