Jouer collectif, Dimoné savait déjà faire avec intuition, sous diverses formes, couleurs et matières. Ce n’est donc pas une surprise de le voir sur la pochette de nouveau disque affublé d’un band. Dimoné est au centre avec deux noms sur la façade, le sien et celui de Kursed, un combo rock lui aussi montpelliérain, un groupe à la fois garage et érudit, cuir et velours, spontané et aguerri.
La rencontre n’est dons pas fortuite. Dimoné les voit plusieurs fois sur scène. Il est très vite séduit par l’acuité, le son et l’élégance. Il frappe à leur porte, se présente pour les inviter chez lui à s’assoir pour leur chanter une paire de chansons en gestation pour un album à venir. Le courant entre eux passe très vite et de cela naît Mon amorce, le cinquième album de Dimoné, 20 ans après Effet pervers, son premier solo.
Dix titres au programme de cet album, de cette collaboration fructueuse et de cette volonté de faire la paix entre chanson et rock. Ça commence par "C’est nickel", introduction à la stabilité trompeuse, parfaite pour poser le décor en trompe-l’œil. Ça "Tangue" quand les guitares acérées et le clavinet fringuant ne se perdent pas de vue malgré les remous.
On tombe sur "Les pages", un slam en forme d’ellipse percussive telle une respiration avant "Le nord" tranchant et retrouvé. "L’amorce" clôture l’album avec brio.
Dix titres donc et partout une électricité organique, des riffs en pagaille mais sans gimmicks, parfois trois guitares ensemble mais sans vacarme, laissant aux chansons, à la poésie toujours intacte de son auteur, le soin de nous surprendre et de nous séduire à nouveau.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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