David Axe est un correspond de guerre qui officie notamment pour le Washington Post et Esquire. Depuis 2005, il a couvert de nombreuses zones de conflit en Irak, au Timor Oriental, au Liban, en Afghanistan, en Somalie et au Tchad. Il a déjà évoqué son expérience de journaliste et sa drôle de dépendance à la guerre dans un premier roman graphique, War Fix, en 2006. Il tient également un blog.
Matt Bors est un dessinateur de presse. Finaliste du prix Pulitzer 2012 pour ses caricatures politiques, il a fondé en 2013, The Nib, un site de publication quotidienne de bandes dessinées dont il est l’éditeur. War is Boring, publié chez Steinkis, est son premier roman graphique.
L’ouvrage nous emmène donc au cœur de plusieurs conflits aux quatre coins du monde avec un prologue au milieu d’un camp de réfugiés au Tchad. Le premier conflit couvert a lieu en Irak en 2006. David Axe nous embarque ensuite au Liban, au Timor oriental, en Afghanistan et en Somalie. Entres ces couvertures de conflit, deux chapitres de l’ouvrage se déroulent aux Etats-Unis à Washington et Detroit au cours de moments où l’auteur retourne à une vie "normale".
A chaque fois, on suit le journaliste parcourir les endroits les plus dangereux du monde, couvrant les différents conflits, dans l’ennui de l’attente et l’espoir pervers de la prochaine bataille. Ses retours à une vie "normale" à Washington et Detroit montrent parfaitement la dépendance de David Axe à la guerre.
Pour David Axe, la guerre est un peu comme une drogue dure dont il est extrêmement dépendant. Et c’est donc cette dépendance que nous raconte son ouvrage au titre surprenant War is Boring. En même temps, il nous montre aussi la violence de notre monde et de notre société, les conflits qui se multiplient aux quatre coins du monde.
L’ouvrage nous fait aussi beaucoup réfléchir sur notre propre rapport à la violence, sur le développement des chaînes d’infos en continu et sur les violences que l’on voit de plus en plus à la télévision dans les informations.
L’ouvrage n’est pas dénué d’humour et d’autodérision, ce qui est plutôt plaisant à la lecture et les dessins de Matt Bors sont très sympas, me faisant penser à ceux qu’on peut trouver chez un auteur connu comme Joe Sacco. |