Arielle Dombasle chante. Elle a sorti cette année un album de grands standards latino-américians sous le titre Amor, Amor dont le succès fulgurant se poursuit par une tournée.
Ce soir, l'immense et très racé Théâtre des Champs Elysées lui prodigue un cadre idéal pour un récital plutôt académique.
Ses robes sont somptueuses, la "chicana" comme elle se plaît à le rappeler, encore qu'on la voit mal manger des haricots rouges à la cuillère en sombrero, porte merveilleusement bien la toilette, et le pli des pantalons des musiciens qui semblent tout droit sortis d'une carte postale est impeccable. Tout est lisse et distancié comme les belles images sur papier glacé ou sur pellicule en noir et blanc des années glorieuses d'Hollywood.
Mais n'était-ce pas la finalité même de l'entreprise ?
Au programme, trois tableaux et deux intermèdes confiés aux musiciens. En robe de satin noir, la belle dramatise avec "Amor, amor", "Perfidia", "Quiereme", "Amapola", "Quisas, quisas, quisas", "Solamente una vez", pour finir sur "Cuando caliente el sol".
En robe à paillettes, telle une star platinée très glamour, elle nous emmène avec "As time goes by","You go to my head", "I Wish your love" et "Whispering" dans un cabaret chic et cosmopolite des années 50.
Enfin, en robe acidulée, elle se déhanche, avec néanmoins une retenue de bon aloi, sur "Rhum and coca cola", "Quien sera", "Tiburon" et "Cucurrucucu Paloma".
Et pour finir, en rappel ovationné, "Besame mucho" et "Preso n°9" avant la reprise de quelques mesures de "Quien sera".
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