Retour sur la 14ème édition du Hellfest qui s’est tenue du 21 au 23 juin dernier à Clisson (44). 180.000 festivaliers étaient donc réunis dans ce petit village sous un soleil de plomb pour participer au meilleur festival de musique français (et oui !).
Chaque année, les organisateurs font de nouveaux investissements pour le plaisir des festivaliers. On saluera cette année la présence d’un écran immense situé entre les deux main-stages donnant à certain concert un effet panoramique.
Le festivalier est respecté par le Hellfest et ça se sent et c’est ce qui participe à la force de cet événement (qualité et richesse de la programmation inventivité des décors, effort sur la nourriture, bienveillance des bénévoles, etc.).
Côté musique, répartis sur six scènes différentes, les 150 groupes programmés ont fait honneur aux musiques extrêmes (death metal, punk, heavy, metalcore, black, etc.). Il est bien évidemment impossible de faire un live-report de chaque concert alors voici un compte-rendu en quelques mots clés :
Frenchie
Le vendredi, la main stage 2 était réservée à la scène metal française. Ce défi a été relevé avec brio. No One is Innocent a fait preuve de puissance et d’une très belle énergie. On a même vu Niko de Tagada Jones monter sur scène pour participer à la fête. Ultra Vomit a présenté son savoureux mélange de metal et d’humour potache. Une nouvelle fois, le groupe a livré une prestation drôle et loufoque notamment en conviant sur scène un "sosie" de Calogero. En plus, les musiciens d’Ultra Vomit sont de bons musiciens, ce qui est très appréciable.
On n’est pas fana de Dagoba (les champions français du wall of death) mais il faut reconnaître que leur concert était solide. Puis c’est Gojira qui a bouclé cette journée française. La groupe a clairement franchi une étape supplémentaire en présentant un set parfait (trop ?) de niveau internationale balayant toute leur discographie. C’est clairement la tête d’affiche des prochaines éditions.
Les adieux
Kiss a sorti une dernière fois (à vérifier quand même, les adieux peuvent parfois durer) talons hauts et maquillages pour un show efficace composé d’un enchaînement de tubes. Fumigènes, longue langue courbée de Gene Simmons, solo de guitare, du grand spectacle mais un poil trop long. On est donc allé jeter un coup d’œil sur Cult of Luna qui livrait en même temps un show hyper solide.
Le dimanche, c’était à Slayer de tirer sa révérence dans un show qui était peut-être le meilleur du festival : d’une puissance absolue dans un décor apocalyptique. On a même senti une pointe d’émotion lorsque Tom Araya saluera une dernière fois le public sous un feu d’artifices.
Stoner
On apprécie ce style encore bien représenté sur la Valley. On était donc excité de voir Fu Manchu qui a quand même sorti un des disques majeurs de l’année dernière. Un poil déçu, l’attente était peut-être trop grande. En revanche, malgré une chaleur étouffante, Clutch a livré une énorme prestation sur la main stage. Aucun temps mort. Une vraie claque. On en redemandait encore. Un concert majeur de cette édition.
Sabaton
On les cite avant tout pour les remercier car on n’est pas des grands amateurs de leur heavy à l’image guerrière. Les suédois ont toutefois remplacé Manowar qui, bien que présent sur le site, a annulé sa prestation au dernier moment. Ben Barbaud, organisateur du festival, a expliqué lors de sa conférence de presse que Sabaton qui avait joué la veille pour le Knotfest était encore présent sur le site car fan de Manowar. Malgré la voix éteinte de son chanteur, Sabaton a proposé de remplacer au pied levé Manowar. Ce groupe a clairement gagné un capital de sympathie énorme dans la communauté des metalleux.
Diversité
Le hellfest a conscience que beaucoup de ses têtes d’affiche sont vieillissantes alors un effort est donné pour se renouveler, quitte même à explorer d’autres styles musicaux. C’est le cas de Creepshow, des canadiens qui sur la warzone ont pratiqué un mélange de punk et psychobilly. Dans un style typiquement psychobilly, on saluera la prestation fort sympathique de Batmobile.
Découverte
Les français de Skald, ce n’est pas du metal proprement dit mais de la musique basée à sur des instruments traditionnels nordiques. La scène Temple était bondée pour ce très bon set.
Le hardcore était vraiment sous représentée cette année si bien qu’on citera les belges adepte du breakdown de Nasty.
On ne connaissait pas vraiment Kverlertak et on est sorti enchanté de leur concert bien pêchu mélangeant du métal voir death avec du rock’n’roll.
Violence
Les bataves de Pestilence qui pratiquent du death metal technique ont livré un set très efficace. Bloodbath a été parfait pour les fans de metal extrême. On a même fait un tour pour voir les rois du grindcore, Cannibal Corpse juste après avoir écouté les norvégiens Emperor. Les tympans ont pris un sacré taquet.
Déception
Sisters of Mercy qui a voulu donné un son plus dur à ses compositions. Une prestation ratée qu’on a quitté bien avant la fin pour rejoindre La Bal des Enragés et chanter une nouvelle fois "If the kids are united" qu’on avait déjà hurlé avec les Sham 69 dans l’après-midi.
La déception n’est pas du tout la même mais on peut quand même signaler celle des Dropkick Murphys. Leur musique nécessite une proximité avec le public et la main stage ne le permettait pas. Trop de monde, l’ambiance punk rock celtique paraissait trop lointaine (et cela malgré une superbe reprise de "I fought the law".
Come back
Les Descendents ont été longtemps absents et la warzone était un peu clairsemée (bien moins de monde que pour Sum 41 qui étonnamment ont bénéficié d’une warzone bondée). C’est dommage car le groupe a su alterner du hardcore avec des titres plus punk rock. Et puis les patrons du punk rock américain, c’est quand même eux.
Dans un autre registre, un mot sur le grand retour de Tool bien évidemment. Ils ont clôturé cette édition. L’enchaînement entre l’incroyable set de Slayer et le leur s’est avéré un peu difficile. La prestation de ces derniers s’avérera quand même sublime à la hauteur de l’attente.
La 15ème édition se déroulera les vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 juin 2020. L’expérience du Knotfest ne devrait pas être renouvelée selon Ben Barbaud. Froggy’s Delight compte bien être encore présent à cet événement qui reste unique.
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