Beata Umubyeyi Mairesse
(Editions Autrement) août 2019
Quelques semaines après avoir lu un superbe ouvrage de Yoan Smadja, qui avait comme toile de fond le Rwanda, me voilà de nouveau amener à découvrir un nouvel ouvrage sur un drame dont se sont emparés de nombreux écrivains, le génocide Rwandais.
Ici, c’est une auteure que je découvre, Beata Umubyeyi Mairesse qui nous propose un magnifique ouvrage d’un peu plus de 200 pages, intitulé Tous tes enfants dispersés. L’auteure est née à Butare au Rwanda en 1979. Elle est arrivée en France en 1994 après avoir survécu au génocide des Tutsi. Elle est l’auteure de recueil de nouvelles qui ont reçu de nombreux prix. Avec son dernier roman, elle s’interroge sur la possibilité de réparer l’irréparable et sur celle de pouvoir rassembler ceux que l’histoire a dispersés.
Blanche est rwandaise, elle vit à Bordeaux après avoir survécu au génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, autour de son mari et de son garçon métis, Stockely. Mais après des années d’exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Toutes deux pourront-elles se parler, se pardonner, s’aimer à nouveau ? Stockely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d’où il vient.
C’est donc un roman polyphonique à trois voix, couvrant trois générations que nous propose l’auteur. L’ouvrage constitué de courts chapitres qui portent le nom de celui qui s’exprime, à savoir, Blanche, Immaculata ou Stockely nous permet de rentrer dans l’histoire de cette famille touchée par le génocide Rwandais et de mettre en lumière les traumatismes qu’il provoque. Le roman qui se déroule entre la France et le Rwanda permet à chaque personnage de mieux appréhender l’histoire de l’autre pour pouvoir aboutir, peut-être, à reconstruire une famille que le génocide a brisée.
L’ouvrage brasse de nombreux thèmes qui sont brillamment exposés. Il nous parle des relations mère-fille, de la culpabilité et de l’exil, du deuil aussi et du pardon. Le livre est merveilleusement bien écrit, fait preuve d’une sensibilité impressionnante pour nous révéler une ode aux mères persévérantes, à la transmission et à la pulsion de vie qui anime chacun d’entre nous.
Tous tes enfants dispersés fait partie de ces ouvrages qui ne peuvent laisser insensible le lecteur. Avec cet ouvrage, Beata Umumbyeyi Mairesse signe un sublime premier roman autour de l’identité, du pardon et de la construction de soi, symbolisé par trois personnages attachants qui font partie de la même famille.
Jean-Louis Zuccolini
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