En 2005 a paru Le dictionnaire égoïste de la littérature française, immense succès immédiat, auréolé de nombreux prix, unanimement salué par la critique et le public. Proposé par Charles Dantzig, il devint rapidement un classique.
Quatorze ans après, l’auteur nous propose un nouvel ouvrage, Le dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, un ouvrage consacré aux littératures des autres pays du monde qu’il ne considère pas comme "étrangers", nous l’expliquant au cours d’un article. C’est donc un ouvrage "égoïste" que nous propose Charles Dantzig, du fait qu’il nous parle que de choses qui, en bien ou en mal, l’intéressent, lui plaisent, le passionnent et non à partir d’on ne sait quels canons de littérature.
L’ouvrage comprend quatre types d’articles : des articles sur des auteurs, des articles sur des personnages, des articles sur des œuvres et des articles sur notions. A cela s’ajoutent ce que l’auteur appelle "des express", des articles beaucoup plus courts sur différents sujets.
L’ouvrage brasse extrêmement large avec des articles sur Eschyle, Gabriel Garcia Márquez, d’autres sur Le Guépard ou encore L’amant de Lady Chatterley. L’auteur nous propose aussi des articles sur le bonheur ou encore les "verbes réfléchis" et s’intéresse à des personnages comme Ali-Baba.
Evidemment, la lecture de certains articles nous montre les auteurs admirés par l’auteur mais aussi les œuvres qu’il déteste, prenant plaisir à les démonter en bonne et due forme. L’auteur sait complimenter ou flatter mais il maîtrise aussi l’art de dire des vacheries. On est parfois surpris de voir l’auteur détester certains auteurs que, de notre côté, on aime beaucoup. C’est le cas notamment pour certains auteurs américains, que je vous laisse découvrir, qui sont unanimement salués par les critiques d’habitude.
L’ouvrage a pour mérite de nous faire découvrir des œuvres et des auteurs, à moins que l’on soit un être particulièrement érudit de littérature, ce qui est loin d’être mon cas. Ce n’est pas un livre économique puisqu’il nous donne envie d’investir dans des ouvrages pour prolonger la découverte.
Comme dans tout dictionnaire qui se respecte, le lecteur a le choix d’aller piocher où bon lui semble les articles qu’il préfère sur des auteurs qu’il connaît souhaite découvrir, des sujets ou des œuvres qui lui plaisent. A chaque fois, la plume de l’auteur nous émerveille. Posé sur la table basse de mon salon, l’ouvrage de Charles Dantzig que je n’ai pas encore lu dans sa totalité m’attend dès qu’un moment m’est possible. Je me réserve le privilège de pouvoir passer quelques minutes merveilleuses à ses côtés, le temps d’un ou deux articles dès que le temps m’est donné. Une fois terminé, cela ne devrait prendre plus beaucoup de temps, même si je le savoure et le déguste avec parcimonie, ce Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, ira prendre place dans ma bibliothèque aux côtés de mes ouvrages préférés.
Le dictionnaire que nous propose Charles Dantzig est donc un livre allègre, partial, drôle, sérieux, brillant, inattendu, qui donne envie de converser avec l’auteur à propos de cette littérature avec laquelle nous vivons, et qui nous fait vivre.
L’ouvrage de Charles Dantzig est donc un puits de savoirs, un temple d’érudition, une œuvre imposante (l’ouvrage pèse allègrement le kilo) dans la lignée de son dictionnaire précédent sur la littérature française. Les passionnés de littérature trouveront dans la lecture de cet ouvrage un bonheur inespéré, les autres découvriront la plume virevoltante d’un auteur incroyable, parfois de mauvaise foi mais toujours érudit.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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