"Les hommes naissent cons, aucune raison que ça change" ("Etrangler")
Un trio de gonzagues proches de leurs cordes et de leurs cœurs, Boucan sort son premier album que voici : Déborder. Ah oui quand même. En général, je n’aime pas trop les trucs qui débordent, surtout que c’est jamais des trucs marrants qui débordent, ni des trucs sympas à ramasser.
Mais là… et bien, la bande est une sorte d’entourloupe joyeuse invitant le derviche qui sommeille à tournicoter comme un dingue, jusqu’à ce que la personnalité se dédouble. Carrément.
Mathias Imbert est à la contrebasse ce que les nuages sont au ciel : un relief. Brunoï Zarn est à son banjo ce que le cheval est à la poussière : les volutes, et Piero Pépin est à la trompette ce que le vent est aux cheveux, il décoiffe. Et pas qu’à peine.
Des textes chantés à trois voix, des refrains repris en solo et des couplets chuchotés, le trio tape du pied et invite à sa table les engoncés à dérider "on sera vieux quand on sera mort, pas avant" ("La météo des météores").
C’est frais et ça respire le grand air, sans arrière-pensée et avec la pêche (ou l’abricot). Comme des punks naturistes batifolent à l’ombre des platanes en rondelles. Boucan chante la misère, le changement et notre désopilante humanité. Fous que nous sommes.
"Contente toi du bonheur, la consolation des fous, on le voit bien qui s’allume comme un œil au fond d’un trou, aussi brillant que l’horreur, en fait reluire les contours, vive la poussière d’où tu viens, vive où tu vas, au même endroit que les chiens, contente toi de l’humour, la consolation des sages" ("Vive où tu vas")
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.