Monologue dramatique d'après le roman de éponyme de Guy de Maupassant interprété par Clémentine Célarié dans une mise en scène de Arnaud Denis.
A bout de souffle, sur les falaises balayées par le vent, contre lesquelles les vagues se précipitent, Jeanne vient de découvrir la trahison de Julien son époux. Elle a quitté la demeure précipitamment, a couru au bout du chemin et, face au vide, revoit alors sa vie et le parcours qui l'a mené jusque là.
En portant à la scène le premier roman de Guy de Maupassant, Clémentine Célarié en a fait une version palpitante qu'elle s'est appropriée complétement, y apportant tout l'amour qu'elle porte pour l'oeuvre et toute son humanité.
La comédienne, au milieu de la belle et ingénieuse scénographie d'Hermann Batz, représentant la côte normande, dont le rocher peut aussi bien se transformer en souche de bois, caresse les mots ou leur donne toute leur force. C'est un délice de l'entendre. Avec sa vivacité habituelle, elle sublime le texte et lui confère, dans la mise en scène dynamique d'Arnaud Denis, une densité rare.
Clémentine Célarié dans "Une Vie" est au-delà du jeu. Elle vit de la première à la dernière phrase ("Une vie, voyez vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit") le parcours tortueux, contrasté et éminemment humain de Jeanne, qu'elle communique avec toute son âme. Et incarne à la perfection cette femme tumultueuse comme la mer dans laquelle elle se reconnaît.
Impossible de ne pas être bouleversé par cette immense comédienne dans une générosité absolue. Un moment d'exception, un chef d'oeuvre. |