Monologue dramatique d'après le roman éponyme de James Joyce intrprété par Chloé Chevalier dans une mise en scène de Pascal Papini.
Molly, mariée à Léopold Bloom est dans le lit conjugal mais l'insomnie la prend. C'est l'occasion de faire le point sur sa vie et d'évoquer son passé. Les interrogations se bousculent, les rêves et les espoirs déçus aussi. Toute sa vision et son constat de la femme dans la société prend jour au coeur de cette nuit blanche.
Dans une scénographie et une création lumière très convaincantes d'Erick Priano qui offre un écrin entre classicisme et quotidienneté mettant en valeur le lit en désordre, "Molly" fait entendre avec précision et finesse le monologue cru et direct de Molly Bloom de l'irlandais James Joyce, ultime épisode de son "Ulysse".
Ecrit sans la moindre ponctuation, en huit longues phrases, le texte est un défi pour une comédienne. Chloé Chevalier, dirigée au cordeau par Pascal Papini, tient la scène avec une présence éblouissante ainsi qu'un formidable bouillonnement pour faire découvrir au spectateur toute son intériorité.
Toute en ruptures de rythme et en changements de tons, la comédienne impressionne par son incroyable maîtrise, capable de phases contemplatives comme d'accélérations soudaines, parfaitement contrôlées avec une diction impeccable.
Délivrant sans temps morts cette confession intime autant que réflexion métaphysique, elle parvient à captiver avec ce texte-fleuve labyrinthique et féministe. Une performance de haute voltige. |