Comédie écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre, avec Isabelle de Botton, Bernard Malaka, Stéphane Dauch, Charlotte Matzneff, Antoine Guiraud et Kamel Isker. Comme indiqué par son titre, l'opus de Jean-Philippe Daguerre traite du thème récurrent de la famille mais dans une déclinaison à contre courant de la tendance dramatique mainstream.
En effet, "La Famille Ortiz" ne constitue pas une famille pathogène mais une famille heureuse à l'abri des déviances perverses et des conflits intra-familiaux avec des parents aimants et des enfants en symbiose avec leurs géniteurs.
Donc, dans la famille Ortiz, il y a l'affectueux père qui fut toréador (Bernard Malaka), la tendre mère infirmière (Isabelle de Botton) et une fratrie masculine composée de deux jumeaux (Antoine Guiraud et Kamel Isker) et de l'aîné (Stéphane Dauch) qui coulent des jours paisibles.
Et pourtant le destin va leur jouer un mauvais tour avec un accident étrange, un secret bien gardé et un mensonge qui vont installer un gros nuage noir dans leur ciel séraphique et ostraciser un des fils au point d'entraîner une rupture avec son départ définitif pour l'étranger où il va occulter le passé pour une nouvelle vie avec de son épouse (Charlotte Matzneff).
Mais le passé qui a la peau dure va frapper à sa porte, au sens littéral du terme, et Jean-Philippe Daguerre use du procédé du flash-back et du registre de la narration illustrée dans une partition "old school" sous haute perfusion de bons sentiments ressortant au genre du théâtre de patronage qui se manifeste encore sporadiquement pour relater cette histoire de résilience qui mise sur la puissance émotive.
Qualifiée par son auteur de "conte contemporain, mélancolique et loufoque", elle se déroule dans un décor de type castelet à transformation conçu par Juliette Azzopardi, évocation de la maison familiale à l'ombre des arènes puis cabane de pêche, et les interprètes jouent amplement dans le registre naturaliste de l'émotion. |