Fable dystopique écrit et mise en scène par Joël Maillard avec la coopération artistique de Nicole Genovese, avec Joël Maillard et Nicole Genovese.
Dans son précédent opus intitulé "Quitter la terre", le comédien, auteur et metteur en scène suisse Joël Maillard présentait une comédie dystopique présentant, sous forme d'une aventure galactique, la solution envisagée pour remédier au scénario catastrophe de l'extinction de l'espèce humaine, dans un avenir proche, pour cause de stérilité généralisée.
Avec "Imposture posthume", et toujours dans le genre science-fictionnel cyberpunk et post-apocalyptique, Joël Maillard procède à une projection anticipatrice à double détente, à la fin du 21ème siècle, qui signe la fin de l'Homme, et dans un avenir très lointain de plusieurs millénaires, pour livrer une spéculation divagatrice dans laquelle la catastrophe est survenue au profit d'une nouvelle espèce que l'Homme démiurgique a créé à son image, les humanoïdes, qui ont survécu à l'apocalypse.
Combinant satire, loufoquerie et questionnement existentiel, il a conçu une partition articulée par trois thématiques imbriquées, le transhumanisme, l'évolution des technologies NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, sciences de l?Information et sciences Cognitives) et la révolution technologique de l'intelligence artificielle qui, dans une acception large, pourrait conduire à doter les androïdes, automates désincarnés, d'affects et de fonctions de sociabilité.
A partir de la découverte en 2099 du corps momifié de Joêl Maillard tenant un disque de plastique contenant ses souvenirs notamment liés à sa participation à un protocole organisé par le COMA, centre d'observation des maturités augmentées, considérée comme la dernière preuve de l'existence humaine, s'imbriquent données réelles et fictions futuro-fantaisistes telles, et entre autres, le suicide par bronzage, la fusion de Dieu et du Père Noël et le saut de l'ange du haut du balcon de la basilique du dernier pape pendant la bénédiction de Noël.
Ainsi que la question fondamentale : la supra consciente synthétique, avatar du Big Brother, à la voix féminine, celle de la comédienne Nicole Genovese qui a apporté sa collaboration artistique, a-t-elle provoqué l'effondrement technologique globale après son premier discours à l'humanité du 1er avril 2099 ?
Avec son air de Pierrot lunaire et un humour pince-sans-rire, Joël Maillard dispense cette roborative et réflexive fantaisie rythmée par des inserts musicaux composés par Louis Jucker, lamento inarticulé des âmes errantes ou émanations sonores des futurs maîtres de l'Univers.
Et ce, dans une superbe scénographie plasticienne de Christian Bovey, avec un étrange symbole géométrique gravitationnel, une immense plaque de cuivre pour révéler l'ectoplasme du futur et deux sculptures de têtes aux traits grossiers qui évoquent les oeuvres modernes telles la "Tête en pierre" de Picasso et la " Tête héroïque" de Zadkine.
Jubilation et effarement au menu, avec en digestif, après une fondue étique, la citation de quelques unes des règles de vie susceptibles de rendre la vie la moins pénible possible éditées par le joyeux luron philosophe Arthur Schopenhauer. |