Seul en scène théâtro-chorégraphique de Etcha Dvornik d'après l'oeuvre éponyme de Grisélidis Réal.
La figure ambivalente de la prostituée constitue un thème récurrent des arts, dont le théâtre pour son potentiel dramaturgique pour transposer le texte en parole et le mettre en chair, le corps artistique en charge du corps-marchandise. Et la vie et les écrits de Grisélidis Réal, prostituée et écrivain qui indiquait que, pour elle, "la prostitution est un art, un humanisme et un acte révolutionnaire", inspirent nombre de metteurs en scène et comédiennes. Notamment "La Passe imaginaire" résultant de sa correspondance avec l'écrivain Jean-Luc Hennig, qui trace le portrait de celle qui fut une putain populaire ne sévissant pas dans la prostitution de luxe mais dans la misère sexuelle, sociale et humaine et avait de son métier une vision humaniste sans toutefois sombrer dans le sentimentalisme, et une activiste de la Révolution des prostituées des années 70. Etcha Dvornik, danseuse et chorégraphe, explore une nouvelle variation de cette thématique dans un solo théâtro-chorégraphique qui, sous l'angle des articulations corps parlant /corps dansant et corps objet/corps instrument, propose une approche incarnée inédite ressortant à la performance.
Sur une partition musicale électroacoustique de Anne Coroller Germanique et dans le registre de la danse contemporaine, elle opère une évocation - et une époustouflante transfiguration tragique incarnée - de la femme dans son rapport au sexe et au paradigme prostitutionnel. |