On se souvient encore de Help She Can't Swim, groupe de branleurs patentés représentant haut et surtout très fort les couleurs d'un petit label londonien fort créatif : Fantastic Plastic. On avait beaucoup aimé ces morceaux de punk morveux limite régressif mâtiné de guitares approximativement accordées.
Le label anglais récidive avec Bearsuit. Les britanniques annoncent la couleur dès qu'on glisse Team Ping Pong dans le lecteur : neuf morceaux, 29 minutes. Ca va être du vite expédié…
Dès les premières notes de "Drinkink", on imagine bien les zozos : des post ado dans l'âme qui respectent au pied de la lettre le précepte punk : "Prends ta guitare et joue-nous un truc cool". Sur "Fear Of Moonpilot Ben", c'est la même limonade: ça joue (??????) à fond de train et ça éructe à tout va.
Bearsuit n'a donc rien à envier à leurs potes de Help She Can't Swim : une bande de branleur potaches capable de composer des morceaux présentables mais sapant sciemment leurs chansons… Un peu comme le faisait Steven Malkmus de Pavement sur l'inaudible Westing. Cela se confirme sur "I Thought You Said You Were Blind" et "Hey Charlie Hey Chuck". Les compositions se font plus mélodieuses et Bearsuit en profite pour venir narguer Stuart Murdoch :
- Bearsuit : "Fastoche la pop arrangée à grands coups de trompettes."
- Murdoch : "Même pas cap' !!!!"
- Bearsuit : "Chiche, mais tu vas voir, on va y mettre des grands coups de guitares bruitistes dans ta pop"
- Murdoch: "Oh my god!!!! ";
Mais bon, comme tout bon branleur qui se respecte, les Bearsuit finiront leurs jolies escapades pop en jouant trop vite, trop fort et pas toujours juste. La fin du disque est un joyeux foutoir organisé noyé sous les guitares accordées à la va comme j'te pousse et les chants (cris ?) décalés et étudiés ("Going Steady", où du punk à roulettes côtoie… des mariachis.).
Le problème de Bearsuit est d'avoir constamment les fesses entre deux chaises : pas capable de choisir entre les poses slacker/branleur chères à Pavement et Sonic Youth et la pop en coton gratté de Belle And Sebastian ou encore la pop sucrée et déjanté de Free Kitten…
Ce n'est pas bien grave, on fera avec…
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