Même si le jeudi n'a pas été forcément très calme, ce
vendredi est résolument placé sous le signe du rock,
Primal Scream, les Undertones, et toute la programmation du
Hall 4 obligent.
Cependant en cette fin d'après midi le village résonne
plutôt aux accents soul grâce à Djala et ses
musiciens.
Elancée sur le devant de la scène, la jeune
française mélange sonorités jazz et une chaude voix groovy pour
ce qu'elle qualifie elle même de nu-soul.
Plus déjanté, le trio de Fatale se met ensuite à chauffer le
hall avec de surprenantes chorégraphies sur des rythmes
disco-trash. Synchronisés avec la vidéo, Garance, Loïs
et Marcus, joliment vêtus et maquillés, chantent, dansent et font le spectacle.
Et le
but est bien atteint : le village d'ordinaire plutôt calme se met à bouger. Une vraie réussite.
Place enfin, pour ce dernier concert gratuit, à Yosh de l'excellent label Rennais Foutadawa. Dub efficace ,
chants scandés avec dynamisme, guitariste
charismatique, le tout sous une projection vidéo
élaborée. De quoi se préparer au déluge sonore de
la soirée !
Les anglais de Duels ouvrent les hostilités dans le hall 4 déjà bien rempli.
Jeune groupe, ils affichent pourtant une belle assurance sur cette scène des Transmusicales et proposent un rock classique mais fichtrement bien agencé. Le grand chanteur remue, domine le plateau, tandis que le guitariste, pris dans le rythme, semble parfois entamer une danse de Saint Guy au risque d'y perdre son pantalon.
Superbe prestation en tout cas en attendant de les revoir tourner en France.
Dwight Trible and the Life Force Trio : tout un programme pour ce chanteur américain à la voix inimitable soutenu par une clarinette, un violon et un DJ qui l'accompagne de son chant.
Mélange surprenant sur cette scène décidément riche en surprise.
Pendant ce temps dans le hall 9, après les extravagances géniales de DJ Zebra, arrive la reine de la soirée coiffée d'un étonnant casque gaulois, Juliette Lewis.
La canadienne se déchaine, danse, saute, joue de ses cheveux et de son charme dans une étroite tenue rouge. Côté musique c'est du rock brut, mélange improbable d'un Iggy Pop et ses Stooges qui recontreraient VV des Kills.
On en est presque à oublier sa carrière d'actrice tant elle excelle dans cette nouvelle discipline.
Retour à la scène 4 où les mythiques Brian Jonestown Massacre fort peu connus malgré des années d'existence entrent en scène.
Le massacre attendu n'a pas lieu et c'est une délicieuse pop que la foule savoure entre les énervements du chanteur qui tantôt reprimande son guitariste, tantôt réclame que l'on éteigne les éclairages. Simplement fidèle à sa réputation.
Un jazzman qui joue de la cornemuse : il n'y a qu'aux Trans qu'on peut voir cela. Rufus Harley se fait attendre en laissant ses compères faire patienter l'auditoire. Et de quelle manière !
Orgue majestueux, solo de batterie, et surtout un saxophoniste-clarinetiste (ou les deux en même temps) qui teste tous les instruments qui trainent à sa portée, du sifflet à la flûte traversière en passant même par un chant convaincant.
Enfin arrive Rufus, un peu décevant, sur des airs traditionnels et même un "Vive le Vent" repris en choeur par le public mais pas très jazzy.
Pendant ce temps au hall 9 les fans de Primal Scream hurlent de bonheur et slamment à qui mieux mieux.
La présence de Kevin Shields, distillant les sons de guitare dont il a le secret restant le grand interêt de ce concert.
On les attendait avec impatience et ils ont quelque peu deçu : les Undertones, inspiration de nombreux groupes et protégés du regretté John Peel ont toujours le don pour asséner leurs mélodies punk-pop mais devant l'originalité de certaines autres formations programmées, ils nous laissent un peu sur notre faim.
Peut être que le chanteur (pas d'origine) en fait trop ? Quand bien même.. le mythe reste toutefois le mythe et le plaisir de voir les auteurs de Teenage Kicks en live est une chose que seules les Trans peuvent offrir.
Kill the Young étaient également attendus, ils n'ont pas deçus : le trio mancunien ne s'encombre pas de fioritures et propose de la pop radicale, enlevée et sans bavures.
Les chansons fusent, les refrains sont entêtants, c'est efficace et c'est tout ce qu'on demande à une telle formation.
Point d'inquiétude pour ceux qui auraient raté Mattafix ce soir dans le hall du gigantesque village car il va être difficile de ne pas en entendre parler en 2006.
Les deux londoniens prouvent sur scène leur talent pour les mélodies métissées et passent déjà, avec raison, pour des virtuoses du trip-hop à l'instar des célèbres Massive Attack. Chant, musique, tout y est. On en reparlera.
On le croyait moribond et le rock est revenu, serait-ce aussi le cas du shoegazing avec les Engineers ?
Toujours est-il que, dignes successeurs des plus grands noms du genre, ces 5 anglais n'ont pas leur égal en cette fin 2005 pour remuer les souvenirs de la grande époque de la noisy-pop.
Un grand moment de la soirée avec des ambiances planantes faites de guitares déchirées et de nappes lancinantes.
Fin de soirée au hall 9, DJ Zebra se déchaîne toujours et propose une danse du caleçon pour le moins originale en attendant que les joyeux drilles de Hayseed Dixie s'installent.
Mieux vaut prévenir, le programme est particulier : quatre américains pur jus adeptes du bluegrass usent leurs guitares ou leurs banjos pour proposer leurs reprises de standards du hard rock.
Le pire c'est que ca fonctionne et que tout le monde se retrouveà attendre les notes de Hells Bells après avoir vu l'un des guitaristes faire sonner une clochette. Surprenant et idéal pour se reposer avec le sourire après une telle journée.
A demain pour la dernière journée du festival rennais !
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