Ascendant Johnny Cash
(Festivest / Socadisc) septembre 2019
Partir, sans se retourner, avec nulle autre valise que ses souvenirs. Un brin de tristesse dans ses notes, entre nostalgie et abandon, ce truc qui monte lentement et qui submerge avant de tout noyer. Le blues. Rod Barthet en a fait son affaire depuis un bon paquet d’années maintenant, et c’est avec ce nouvel album qu’il continue de nous faire nous balancer d’une rive à l’autre : Ascendant Johnny Cash.
C’est doux et c’est mélancolique. Ah, ce spleen alors, il nous guette à chaque silence, à chaque coin de rue, dans chaque chausson, dans chaque horizon. Johnny Cash et son inimitable voix de baryton plane sur l’album notamment dans les tournures stylistiques de cette guitare qui file des frissons, mais aussi dans les vibrations des cordes dansant au rythme des percussions.
"T’aurais pu tout dire, j’aurais pu moins souffrir, t’as tout fait par en dessous, t’es le roi, je suis son fou." ("Faux frère")
Avec Boris Bergman, Rod Barthet signe la totalité des titres de l’album, de ses notes et de sa voix, ferme et tendre à la fois, capable de percuter ou d’émouvoir. Il chante les trahisons et la culpabilité, les errances et la liberté… L’amour donc. Ses sacrifices et ses folies. Et l’espoir, toujours. Le même espoir du blues des chants de coton, intact et lumineux.
"J’veux pas grandir maman, dis moi est-ce que je peux rester un enfant ?" ("Maman")
Du blues, des larmes et des notes qui ne filent pas le bourdon, une malice dans les notes, des airs à dodeliner des éperons et d’autres à marcher cadencé. Et puis il y a ces morceaux terriblement romantiques, aux guitares qui tirent les notes comme une urgence à livrer son cœur tout palpitant à ce regard de braise, en se fichant totalement des conséquences. Sans se retourner je vous disais.
Ascendant Johnny Cash console, emporte et allège les tristesses infinies qui envahissent parfois les sens. Rod Barthet vous fera voir le monde à travers le prime d’un noir et blanc vintage et follement passionné, avec fougue et le regard dans le lointain.
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.