Everything Else Has Gone Wrong
(Caroline Records) janvier 2020
Dernier album des Bombay Bicycle Club, mais avant même d'emprunter les pistes de Everything Else Has Gone Wrong, une rétrospective est nécessaire. Pour mieux connaître et même assimiler les nuances musicales de cet album, permettons-nous de regarder le chemin musical parcouru par les Bombay.
Un premier album, en 2009 (I Had The Blues But I Shook Them Loose), tonitruant. L'encre en a coulé, et déjà étaient attribués des qualificatifs post-punk teenagers sur des morceaux engagés et qui déménageaient.
L'année d'après, étonnement ! On parlait encore il y a quelques mois de relève post-punk puis ce même groupe revient avec un album 100% acoustique, et pas de celle à déchirer les baffles mais plutôt à adoucir les mœurs. Bon, il faut l'avouer, on était plutôt sur un flop.
Loin de s'en ternir, les BBC reviennent aussi vite l'année d'après pour nous laisser découvrir un autre paysage musical du groupe. Ça se construit, des arrangements assurés et assumés, des sonorités appropriés et de nouvelles richesses de sons.
C'est bien à partir de ce troisième album que les Bombay Bicycle Club s'affirment dans un style synth-pop qui leur est propre. Et au fil de l'album suivant, on décèle des mélodies gratifiant les ouïes, des phrasés en tout bien construits.
Puis survient une pause à ce moment si propice à l'éclosion. Des projets persos s'élaborent pour chacun, sans grande conviction, et même pour le guitariste des études d'histoire de la guerre et de philosophie à Cambridge suivi d'un engagement politique, rien que ça. Mais certainement que ce choix fut pertinent et un véritable souffle pour éviter l'asphyxie.
Et enfin une retrouvaille, 5 ans après pour donner naissance à ce nouvel album Everything Else Has Gone Wrong auquel ils ont su nous faire languir avec des parutions de beaux morceaux bien espacées sur le temps, de quoi faire crisser les plus impatients.
En effet, il y avait du prometteur dans ces premiers morceaux charnus de sonorités entraînantes aux synthés comme à la guitare. Cette promesse se maintient dorénavant dans l'album au grand complet.
L'histoire ainsi contée est présente dès le premier morceau "Get Up" aux allures d'un démarrage d'une nouvelle ère dans une quiétude partagée, calme mais sans engagement avec une instrumentation sur la retenue, une bande-annonce pour la suite.
Cet album ne déroge pas aux sonorités accomplies des deux précédents albums et ainsi le groupe s'affirme en un pop-rock avec des thèmes maintenus par des nappes de claviers.
Malgré certains passages s'enlisant ("Good day", "Do you feel loved"), un rythme est maintenu par le panache de quelques titres flirtant sur l'énergie des Two Door Cinema Club ("Is it real").
Quelques notes désordonnées ou d'imprécisions se révèlent au fil des titres, on y reconnaît cependant des arrangements moins confus ("Eat, sleep, wake (nothing but you)") que sur les précédents albums.
Pas totalement rock indé mais plus pop indé, voire psychédélique, de bonne facture mais plutôt silencieux et un manque d'audace pouvant laisser quelques fans en retenue. Conservons tout de même une réunification contre toute attente et une belle nostalgie nourrit de l'expérience commune de cette pause.
Alors gardons l'entité des Bombay Bicycle Club qui nous assurent une identité semblant assumée dans cet album Everything Else Has Gone Wrong, et il y a du beau, profitons.
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.