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Théâtre Le Lucernaire  (Paris)  janvier 2020

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Antoine Chalard, avec Clémentine Yelnik, Antoine Chalard et Florent Malburet.

Grâce au film de David Lynch, "Elephant Man", l'histoire de Joseph Carrey Merrick (1862-1890), est bien connue.

Souffrant du syndrome de Protée, une maladie génétique provoquant des difformités irréversibles et très visibles, Joseph dit John Merrick devint un phénomène de foire exhibé d'abord à Londres puis dans toute l'Europe, avant d'être recueilli et soigné jusqu'à sa mort prématurée par le Dr Treves.

Dans un somptueux noir et blanc aux relents expressionnistes, David Lynch faisait de son "Elephant Man", un film quasi-fantastique et du personnage de Merrick un cousin malheureux de Hyde-Jekyll et de Jack l'éventreur.

Tout au contraire, sans occulter la terrible existence que le disgracié mena pendant une grande partie de sa vie, Antoine Chalard n'a pas voulu sombrer dans le pathos ni dans le voyeurisme.

Son évocation de l'Angleterre victorienne n'est pas celle des films d'horreur de la Hammer ni des romans de Samuel Butler ou de Charles Dickens. S'il y a des forces obscures et malveillantes qui sont capables de transformer un homme différent en monstre, il y a aussi des savants progressistes et des humains compréhensifs qui veulent soulager sa souffrance.

Quant à Merrick lui-même, derrière son apparence repoussante, il y a un être sensible, intelligent, capable de raconter son histoire sans en vouloir à ses contemporains pour la peur de la différence qu'ils lui ont sans cesse renvoyée quand ils étaient en sa présence.

Composé de courtes saynètes elliptiques, n'appuyant jamais jusqu'à la caricature pour décrire les personnages au contact de John Merrick, montrant au contraire qu'ils avaient chacun leurs raisons même si elles avaient à voir avec la cupidité et l'absence de charité chrétienne, le spectacle conçu par Antoine Chalard est d'une singulière délicatesse.

Au premier plan, un fauteuil et un phonographe. En se penchant vers son pavillon, Merrick y écoutera non pas "la voix de son maître", mais quelques extraits des Gnossiennes d'Erik Satie et une musique brésilienne, apaisante et envoûtante. Derrière son "masque", il puisera dans la musique une grande consolation et on le devinera ainsi infiniment mélancolique.

Il faut dire que ce masque est l'oeuvre de Galina Molotov et qu'il est paradoxalement d'une grande beauté. Tout comme tout ce qui déroulera sur le plateau. Ainsi, situé en arrière-plan, un tulle en forme d'écran sera l'occasion de voir Merrick en ombre chinoise quand il était présenté dans les baraques des fêtes foraines.

Antoine Chalard n'abusera pas de ces jeux de lumière brillamment orchestrés par Judex Boyer et Fabrice Legros. Ici, rien n'est appuyé, ni les effets scéniques ni les échanges entre les personnages qui, dans les costumes de Marie Vernhes, ne se départissent jamais d'une certaine élégance.

Antoine Chalard est un Docteur Treves compréhensif et humain, Florent Malburet un Merrick jamais haineux et Clémentine Yelnik joue à la perfection les figures féminines qui traversent la vie du réprouvé. On acceptera donc la thèse d'Antoine Chalard affirmant qu'il a connu, malgré tout, un certain bonheur et que son intelligence et sa bonté lui ont permis de transcender son injuste destin.

 

Philippe Person         
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Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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