Opéra comique conçu par Olivier Bley et Guillaume Connesson, direction musicale de Arie Van Beek, mise en scène de Florent Siaud, avec les solistes Sandrine Buendia, Romain Dayez, Fabien Hyon, Anna Destraël, Geoffroy Buffière et Benjamin Mayenobe, Nicolas Certenais, Jeremie Brocard et Benoit-Joseph Meier accompagnés par l'Orchestre des Frivolités Parisienne et le choeur Les Éléments. Sur commande de la compagnie d'opéra L'Orchestre Les Frivolités Parisiennes et pour leur première incursion dans le domaine opératique, le compositeur Guillaume Connesson et le romancier Olivier Bleys se sont associés pour, indiquent-ils dans leur note d'intention, "oser le défi d'un véritable opéra-comique du 21ème siècle".
Il en résulte un opus farfelu intitulé "Les Bains macabres" qui satisfait aux codes d'un genre populaire inscrit entre opéra, théâtre, bouffe et parodie alternant dialogues parlés et pièces musicales chantées très apprécié aux 18ème et 19ème siècles, mais depuis tombé en déshérence.
Il se constitue d'une partition de drame lyrique d'obédience debusséenne instillé de motifs hétéroclites soutenant le caractère archétypal des personnages sur laquelle se déploie une trame foisonnante imbriquant une histoire d'amour contrarié, une enquête policière et la résurrection des morts et tous les styles confondus, de l'élégiaque au prosaïque en passant par le fantastique, avec un texte lénifiant car son auteur novice en écriture dramatique n'a pas la plume de Maurice Maeterlinck.
L'argument, le branle-bas de combat dans un réputé établissement thermal dont le directeur (Fabien Hyonténor) harcèle la très appréciée maîtresse des bains (Sandrine Buendia soprano lyrique au jeu empreint de naturel et à la voix frémissante).
Alors que celle-ci, également sollicitée par des curistes joviaux (le trio basse-baryton-ténor composé de Jérémie BrocardBenjamin Mayenobeet Benoît-Joseph Meier), ne pense qu'au séduisant fantôme (Romain Dayez élégant baryton) dont elle est amoureuse, le décès inexpliqué d'un député (Nicolas Certenais basse) consécutif à plusieurs morts suspectes entraîne le déclenchement d'une enquête diligentée par un duo d'employés bas du front (Geoffroy Buffière basse-bouffe et Anna Destraël mezzo-soprano).
Dans une scénographie de Philippe Miesch empruntant aux codes contemporains, split-screen horizontal, effet algeco avec parois translucides et projection vidéos, Florent Siaud signe une mise en scène vive et alerte pour coordonner notamment les grandes scènes chorales avec les chanteurs du Choeur Les Eléments. Sous la direction efficace d'Arie Van Beek, les musiciens de L'Orchestre Les Frivolités Parisiennes donnent leur meilleur pour accompagner une troupe totalement investie dans cette entreprise de rénovation lyrique. Déconcertant, peut-être, pour un public néophyte, le spectacle ravira, sans doute, les amateurs passionnés d'opéra.
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